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19 août 2020

Les Oiseaux vont mourir au Pérou (1968) de Romain Gary

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Certains films sont considérés comme des purges intégrales. Il est rassurant de voir que certaines de ces œuvres sont justement tristement fidèles à leur réputation. Ce premier film de Gary (qui en commettra un autre tout aussi mauvais avant d'arrêter les frais) est, on le sent, totalement dévoué à la divine Jean Seberg (pas forcément son meilleur rôle pourtant...) tout en la mettant, paradoxalement, dans une position qu'on pourrait badinement appeler de « gainsbourgeoise » (Je t’aime moi non plus, pour ne pas le citer) : Gary la met non seulement dans des positions un peu scabreuses (fut-il autant jaloux que Serge ?) mais en plus lui offre un personnage au caractère pour le moins ingrat : dépressive, à moitié nympho, suicidaire, bref, on ne sent pas franchement dans cette offrande la grande déclaration d'amour - une sorte de cadeau un peu pervers en quelque sorte. Mais passons, revenons à ce scénario, non remarquable en tout point. Une femme, dépitée, couche avec des amis d'un soir sur la plage. Elle semble fuir son mari (Pierre Brasseur avec une barbe en collier garyesque) et son chauffeur (une sorte de barbouze (Jean-Pierre Kalfon himself) pas franchement finaud) et trouve refuge dans un bordel (tenu par Danielle Darrieux !!!) avant de trouver un nouvel amant - un artiste esseulé et pitoyable qui voudrait la prendre sous son aile (Maurice Ronet, au petit soin). Voilà. Hymne à la fin d'un amour, de l'amour tout court ?... Peut-être, puisque, également, sur ses rives, viennent mourir les oiseaux (le titre donne un indice sur ce point) et que les parallèles entre animaux à plumes et êtres humains à poil sont multiples... Mouais... Seberg déverse sont vague-à-l'âme au cours de dialogues aussi pertinents et saignant que dans livre un Musso (c’est le comble), Brasseur mange du sable tout au long du film, mi-rageant mi-faisan, avant de retomber sur sa proie Jean sur la fin et Darrieux et Ronet sont bien gentils à tenter de remonter le moral d'une Seberg ah si belle mais au fond du trou doutant de tout, malade (d'amour ?) et mal dans sa peau… Il est clair que notre pauvre blonde aux cheveux courts nous fait souci tout du long. L'ensemble (et c’est surement là le pire, pour tout fan de Gary) se prend tellement au sérieux, est monté tellement mal, tourne tellement en rond qu'il prend vite des allures de nanar : on sent qu'on voudrait faire dans l'intellectuel sentimental et on est constamment dans la panade creuse. Les oiseaux s'écrasent sur la plage comme les spectateurs dans leur siège, tout flamby de voir un Gary se fourvoyer autant (son nom n'apparaît pas d'ailleurs au générique : on espère que c'est juste par honte même si on suppute que c'est uniquement par « fausse modestie ») et notre si photogénique Seberg si pâle dans ce soap si sec. Si on est content d'avoir vu les deux seuls œuvres de Gary "cinéaste", on est aussi bien content de ne pas avoir à subir d'autres naufrages. Ratage et laminage.

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