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11 août 2020

Le Survivant (The Omega Man) de Boris Sagal - 1971

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La solitude pèse parfois quand on est un vieux briscard célibataire comme votre serviteur, il faut donc de temps en temps se taper un film de survivant en milieu hostile pour retrouver le goût de la vie. Un coup d'oeil donc à cet Omega Man, adaptation du roman Je suis une Légende de Matheson. Autrement dit les aventures d'un type, unique (?) rescapé d'un virus qui a rendu le monde hostile et dépeuplé, à l'exception d'un groupe de dangereux psychopathes qui s'éveillent la nuit. Le jour, notre gusse peut s'amuser à changer de bagnole comme de slip, à ne pas changer de slip, à se taper des séances de Woodstock au cinéma et à se soûler comme un veau ; la nuit, il lui faut se barricader dans sa tour d'immeuble et armer ses fusils s'il veut résister à la pression de plus en plus forte de "La Famille", sortes de zombies à moitié aveugles mais bien décidés à le dézinguer. Quand notre héros se rend compte qu'il n'est peut-être pas si seul que ça, l'espoir renaît : et s'il inventait un vaccin pour revenir à la normale ? Son combat pour la justice, l'amour et la survie sera long et semé d'embûches.

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Sur le papier, pas de problème, on s'attend à un bon petit film d'action anxiogène et bon enfant. Le résultat sera tout autre. Oui, parce que je n'ai pas précisé, mais les deux principaux responsables du film ne sont pas précisément des génies et s'appliquent à tout gâcher. D'un côté, Boris Sagal, médiocre exécutant qui pulvérise les (maigres) idées de scénario. La mise en scène est hyper pataude quand elle n'est pas kitschissime, et il échoue totalement à faire sentir le moindre danger sur les épaules de son héros. Les méchants, inoffensif ramassis d'idiots dégénérés, font plus rigoler qu'autre chose. Peut-être aussi parce que le scénariste a eu la curieuse idée de transformer les quasi-zombies du roman en une sorte de secte organisée, avec gourou, cérémonies païennes et propagande de rigueur. On ne comprend pas pourquoi ce virus a créé cette forme de déviance, et ces allumés deviennent moins dangereux que des guêpes face à un Dr Neville sur-armé. De toute façon, Sagal échoue à filmer quoi que ce soit, ne parvenant pas à rendre son décor de grande ville désertée intéressant, hésitant dans les scènes d'action, fade dans les scènes de dialogue. Les seules bonnes idées, finalement, ce sont les relations amoureuses entre Neville et Lisa, puisque la deuxième est noire, ce qui fait qu'on assiste peut-être à une première : un baiser (d'ailleurs repoussé de façon assez marrante) entre Blanc et Noire, ce qui ne devait pas manquer de sel en 1971. Pour finir d'enfoncer le film, on a, d'un autre côté, Charlton Heston, acteur aussi incompétent que moche, ici très mauvais en Robinson moderne : pas dirigé, ce qui dans son cas équivaut à un suicide, il rate tout, l'expression de la peur, la montée de l'amour, l'acte de bravoure qui consiste à trouver un vaccin coûte que coûte, le cynisme du début quand il saccage ses bagnoles pour s'en payer une autre, les tentatives un peu gauchisantes (Heston qui récite par coeur le texte de Woodstock, ça laisse franchement rêveur), les séquences de pure action. On regarde donc ce film défiler dans une complète indifférence, peu concerné par la survie ou non de ses héros, plus hilare qu'autre chose devant les dangers qu'ils doivent affronter, et affligé devant l'esthétique ringarde de l'ensemble.

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