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20 juin 2020

LIVRE : Le Jour où Kennedy n'est pas mort (Three Bullets) de R. J. Ellory

9782355847950ORI

Alors que mon collègue se penche sur Vie et Mort de l'homme qui tua John F. Kennedyles hasards du monde de l'édition font que l'on peut claironner en réponse : mais mon pauvre gars, Kennedy n'est pas mort à Dallas ! Une nouvelle uchronie que ce roman d’Ellory ? Possible, même si cette histoire n'en semble pas moins réaliste que la réalité elle-même... Bref, cela permet au moins à l'écrivain américain de trouver un nouvel angle d'attaque, pour ne pas dire de tir, sur la fameuse "légende" Kennedy. Une légende qui en prend plein la tronche puisqu’Ellory ne se gêne point pour dénoncer tous les abus et les faiblesses de cet homme de pouvoir : élection truquée, problèmes de santé, décisions catastrophiques à l'internationale et dérives sexuelles multiples... C'est sur tous ces points qu'enquête notre détective de choc, le bien nommé Mitch (célèbre en ces colonnes, surtout celle de droite), à la suite de la mort de son amour de jeunesse... Cet homme, totalement brisé depuis son départ en Corée et sa séparation avec la femme de sa vie une quinzaine d'années plus tôt, décide de rattraper le passé en se penchant sur cette mort suicidaire dont il doute : connaissant le caractère jusqu'au-boutiste de cette femme (qui, comme lui, devint journaliste), il a du mal à croire qu'elle a pu céder à la tentation d'en finir... Contactant des journalistes, des flics, des gens de la pègre, il tente de remonter la piste de l'enquête effectuée par son ex-dulcinée disparue. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'est pas au bout de ses surprises, sur les malversations du clan Kennedy comme sur son propre sort...

Ellory, sans toujours éviter les répétitions (mais le moins qu'on puisse dire c'est que tout est fait pour rappeler gentiment les diverses informations récoltées en cours de route), nous dresse un portrait à charge de cette administration prête à tout pour garder les rênes du pouvoir. Pendant que Jack se tape des gonzesses en catimini, son frère Bobby mène son petit monde à la baguette pour assurer la réélection du brother - ce qui nécessite forcément un foultitude d'entourloupes qu'il vaut mieux chercher la plupart du temps à cacher sous le tapis... Ellory exhume tous les dessous de cette politique bon chic bon genre en apparence et le moins qu'on puisse dire c'est qu’ils exhalent des odeurs de pourriture. Rien de bien neuf sur le sujet madame la Marquise mais un récit rondement mené qui, finalement, à l'image de cet anti-héros, ce vétéran blessé à vif, dresse le portrait d'une époque de malversations étatiques qui n'en finira semble-t-il jamais de cicatriser. Si Ellory fait l'impasse sur la tragédie de Dallas, c'est pour mieux faire sortir le pus de cette maladie qu'est l’attraction du pouvoir. Tous les coups sont permis, les pires trahisons allant presque de soi. Ellory n'a pas l'écriture sèche d'un Ellroy mais parvient tout de même à nous brosser avec finesse et suspense tous les dessous glauques d'une époque. Un bon petit noir avec un poil de sucre.

Commentaires
S
Bonjour et merci pour cette critique ! Je viens de lire ce roman et, malheureusement, malgré l'idée de départ intéressante, je n'ai pas été globalement convaincu, même si j'ai quand même passé un bon moment... Et que le portrait de Kennedy vaut quand même le détour ! Cela dit, ce livre ne me laissera pas un souvenir impérissable et j'ai trouvé la fin un peu poussive. Dans la même veine, j'ai beaucoup plus apprécié le "22/11/63" de Stephen King !
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