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19 juin 2020

Candyman de Bernard Rose - 1992

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Encore une ânerie à ajouter à la très longue liste de navets dans le genre de l'horreur. Candyman a plutôt une bonne réputation dans la pléthore de films de ce genre sortis dans les années 90, mais à la revoyure aujourd'hui, franchement il ne reste rien d'autre qu'un habillage ésotérique ridicule, des effets en carton et un scénario de post-it. Au départ, pourtant, il y a un certain potentiel "culte" dans ce film : si vous prononcez 5 fois le nom de Candyman devant un miroir, ce croquemitaine psychopathe va venir vous trucider sans façon de son crochet sanguinolent. Porosité entre monde réel et fantasmes (frontière qu'on traverse, d'ailleurs en retirant l'armoire à pharmacie du mur, une autre manière de traverser le miroir de Cocteau), gimmick angoissant de la formule magique, travail sur les légendes urbaines, pourquoi pas, on veut bien s'y pencher, et même si les deux pintades engagées pour les rôles principaux nous laissent assez pantois, on poursuit la projection. Très vite malheureusement, Bernard Rose tombe dans les travers habituels de ce type de production : une pratique du jump-scare qui semble bien être tout ce qu'il a à proposer en matière de frissons, une tendance à rendre tout solennel alors que tout est ridicule, une action qui met 8 heures à démarrer, le tout assorti, à intervalles réguliers d'un ou deux plans censés être des plans-chocs pour nous montrer que le funeste Candyman est bien un gros méchant.

Candyman

Quand celui-ci apparaît dans toute sa splendeur, on se dit quand même qu'il y a erreur de casting : c'est un mélange entre Rael pour la tendance à faire des phrases incompréhensibles (genre "Le Mal n'est que caché à l'intérieur du Bien, et pour ça tu dois mourir") et Eddie Murphy pour le côté comique involontaire. Il en fait pourtant bien voir à la pintade sus-citée, et la tarabuste sans fin pour je ne sais trop quoi, qu'elle devienne immortelle ou un truc comme ça. Le gars a la réputation de semer des cadavres mutilés sur son passage et se conduit comme un agneau avec la belle, bon. Ça se termine sur un truc à la manière de La Belle et la Bête (Cocteau encore, référence principale de la chose), et on est sidéré par le peu d'invention, voire la crétinerie complète du scénario. Pourtant, Rose avait de l'ambition, puisqu'il s'agit visiblement de traiter, en creux, de lutte sociale, des difficultés à intégrer les pauvres dans notre société, voire du fossé qui s'installe entre noirs et blancs dans le monde d'aujourd'hui. Mais il aurait fallu un autre metteur en scène pour rendre tout ça pertinent, et le gars se perd beaucoup trop dans ses plans appliqués, les stéréotypes de son histoire et sa direction de sous-acteurs pour vraiment parvenir à nous servir de la politique.

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