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15 juin 2020

Les derniers Jours du Disco (The Last Days of Disco) (1998) de Whit Stillman

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On commence à se familiariser avec ce style Stillman, ce petit ton débonnaire, intellectuel, ces bavardages joliment écrits qui permettent au bout du compte de donner un certain éclairage sur une époque... Le début des années 80, les disco-thèques (qui n'ont jamais aussi bien porté leur nom...), les yuppies, les discoboys et girls vintage, la fin d'une époque, le début d'une autre où le spectre du chômage plane. On suit en particulier les petites histoires de deux gonzesses (Chloë Sevigny, absolument parfaite, parfaitement moulée dans son rôle comme dans ses robes à paillettes, Manu ; Kate Beckinsale, la classe, en apparence, comme pour mieux cacher son sens de l'opportunisme), jeunes éditrices qui sortent tout juste de l'université. Elles sympathisent, vont au club ensemble, fréquentent les mêmes gens - et lorgnent sur les mêmes mâles (Kate ayant la petite manie de chercher à plaire aux hommes qui tapent dans l'œil de Chloë). Comme dans tout bon Stillman ça bavarde beaucoup, de références communes, de travail, de la conjoncture, de désirs. Les discussions ont toujours cette petite patine de sérieux (on n’est pas dans la grosse vanne, hein) et de légèreté (on se prend rarement la tête) - comme si les convictions de chacun, en général, ne pesaient pas bien lourd : on sait s'adapter à la situation, on sait toujours se justifier par rapport aux gens avec lesquels on sort ou par rapport à ses choix professionnels... Tout cela of course a lieu... dans un lieu ultra hype avec sa BO (best of disco), ses costumes chatoyants, et ses petits business de drogue ou d'argent détourné. Une époque, quoi, qui tire doucement à sa fin.

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Il faut aimer ces petites ambiances feutrées, ces discussions acharnées sur des sujets pas toujours d'un grand intérêt philosophique (une interprétation de La Belle et Le Clochard notamment pars piquée des hannetons) pour apprécier cette petite tranche de vie Stillmanienne. L'essentiel de la chose repose sur les mots et surtout sur la conviction des acteurs à se fondre dans le moule. Sevigny est comme un poisson dans l'eau dans cette œuvre où sa retenue, son charme, ses faibles sourires, son petit déhanché fracassent tout ; comme les autres acteurs sont au diapason, on entre dans ce monde coloré tout en douceur... On a droit à un joli petit aéropage de métiers : la pub, la justice, l'accueil, l'édition, chacun semblant essayer de trouver sa place dans cette époque de transition ; les yuppies remplacent progressivement les hippies mais chacun trouve encore son compte dans ces salles où tout le monde se trémousse de façon bon enfant. Les couples se nouent et se dénouent - une période transitoire, disais-je, surtout sentimentalement - mais tentent toujours de positiver, de rebondir malgré les pertes d'emplois qui se succèdent dramatiquement ; on sent une volonté de repartir du bon pied après cette ère fugace de la boule à facettes qui commence à perdre de son éclat. Un film tranquille, un peu banal parfois, mais avec une troupe d'acteurs aussi entrainante et huilée (…) que le fric c'est chic. L'anti-Grease.

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