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12 juin 2020

L'Homme qui venait d'ailleurs (The Man Who Fell to Earth) (1976) de Nicolas Roeg

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Si ce film nous démontre une bonne fois pour toute que David Bowie, en plus d'être un vampire, venait bien d'une autre planète, maigres sont les consolations devant ce film tristement longuet qui se prend un peu les pieds dans le tapis. Après une ouverture des plus intrigantes (un homme tombe du ciel, possède des brevets exclusifs (notamment dans la photo), fait fortune), cette œuvre de Roeg, malgré une très belle image (le Nouveau-Mexique est très photogénique) et un David Bowie totalement dans la peau de son personnage, s'enlise peu à peu. On suit le désir de Bowie de revenir parmi les siens en construisant un vaisseau spatial, on découvre son flirt avec une gonzesse peu farouche et leur petite vie idyllique en bordure d'un lac, et puis progressivement tout s'écroule... Bowie, l'extra-terrestre sans empathie, incapable de la moindre émotion auprès de la donzelle qui perd pied, Bowie, trahi par les siens, qui devient source d'expérimentation... On ne comprend pas trop quels sont les liens entre les divers épisodes qui arrivent trop brusquement, et l'on ne comprend pas plus le manque total, au final, de motivation du David pour aller retrouver les siens...

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On sent que Roeg avait éventuellement de la matière avec ce sujet original, un acteur taillé sur mesure, un cadre et des décors (même pour les années 70) relativement soignés, mais son incapacité à donner une profondeur psychologique à ses personnages et ces liens définitivement trop lâches entre les séquences (on suit des faits, sans en comprendre les tenants et les aboutissants) finissent par donner à cette œuvre l'impression d'un joli livre d'images sans guère de fond. L'ambition d'un homme, ses cabrioles, sa mélancolie, et puis pschitt tout s'évapore de concert avec notre intérêt pour la chose... Comme si tous les personnages, à l'image de Bowie que l'on dépiaute, étaient désincarnés... L'atmosphère étrange laisse place à une impression terrible de superficialité comme si Roeg avait bien du mal à nous faire passer un quelconque message. Un ovni cinématographique qui traverse les cieux des années 70, un objet tout à la gloire de notre chanteur qui vient d'un autre monde, mais une petite chose, malgré son éclat esthétique par endroit, qui ne laisse que peu de traces dans notre esprit. Non identifié ? C'est sans doute pas plus mal.

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