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7 juin 2020

Traffic (2000) de Steven Soderbergh

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Soderbergh s'allie à Stephen Gaghan au scénar pour nous trousser une petite œuvrette sur la drogue : ses origines mexicaines, sa guerre des clans, la corruption des militaires et de la police, la lutte ricaine et les dégâts sur la jeunesse aux States. Une œuvre chorale comme on disait à l'époque, ambitieuse, avec plusieurs histoires qui se croisent autour du même thème... Un casting de bonnes vieilles stars de l'époque (Douglas, Del Toro, Zeta-Jones, Ferrer, Quaid, Brolin...), une musique d'ambiance calibrée et des images clinquantes (du sépia pour le Mexique, du bleu pour la justice et de la couleur basique pour le reste) signées Soderbergh himself, l'éternel expérimentateur. On a droit à un bon patchwork de personnalités hautes en couleurs : Del Toro en flicard mexicanos pur et dur (certes, un brin corruptible mais sur la voie de la rédemption), Zeta-Jones en pseudo-potiche (mariée à un dealer de drogue (sans le savoir, la bêtasse), elle est finalement loin de se laisser sombrer quand celui-ci est arrêté : volontaire et pugnace, elle ne lâche rien jusqu'au bout pour retrouver du galon), Douglas en Monsieur anti-drogue, la mâchoire serrée de bout en bout (jamais été fan du gars, il est ici plus monolithique qu'un menhir), et puis une foule de seconds couteaux : des jeunes de bonne famille drogués jusqu’aux orteils, des flics revanchards, des tueurs sans pitié, des militaires sans foi etc, etc... On passe d'une histoire à l'autre en cinq minutes, sachant que tout cela va bien finir par donner deux-trois situations explosives.

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Le concept (celui, déjà à l'époque, d'une mini-série) a certes un peu vieilli depuis, est presque devenu tristement banal, mais cette œuvre de Soderbergh fait encore son petit effet : tout est bien huilé, monté dans les règles de l'art et chaque acteur est fidèle à son poste. De l'action (explosions de bagnole, règlements de compte où l'on ne compte plus les douilles, torture entre amis), de (hum) "l'émotion" (Douglas veut régler les problèmes de drogue au niveau planétaire mais reste aveugle devant les petits problèmes de sa fille (avec la drogue, justement)), de la loyauté (Zeta-Jones avec son mari, le flic black ricain avec son partenaire et, bis repetita, Del Toro, flic mexicain, avec son partenaire). Il en faut pour tous les goûts. Bref, de l'artisanat avec finition soignée - voilà pour le satisfecit. Après, il faut bien reconnaitre que ça sent quand même un peu l'huile de palme : tout est cousu de fil blanc dans cette histoire par trop prévisible : Douglas et sa fille (ça dégouline de bons sentiments tout ça), ces salauds de militaires, ces flics si soudés et dévoués… Soderbergh nous sert un peu la soupe, finalement, qu'on attendait. Rien de franchement honteux là-dedans mais une sensation d'effets un peu chic et choc (ces changements de couleurs qui finissent par faire clipesques) pour un scénar qui ne nous apprend pas grand-chose (la corruption généralisée, l'argent facile, la lutte fastidieuse et absurde contre la drogue (tant qu'il y aura des consommateurs...) ce fléau si destructeur auprès-de-notre-jeunesse-qui-veut-s'amuser et qui ne voit pas tous les dangers bla-bla-bla). Un scénar un peu trop trafiqué aux entournures pour complaire : un honnête divertissement joliment fignolé un peu en manque... de surprises et d'originalité.

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Commentaires
S
Traffic est un terme qui pourrait également être valable ici pour le montage et le scénario, arborescents comme un buisson d'aubépine. Un fouillis méthodique qui fait tout de même son effet.
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