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2 juin 2020

The Player (1992) de Robert Altman

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Toujours un plaisir de revoir un film d'Altman et The Player ne déroge point à la règle. Cette plongée au cœur des studios d'Hollywood est un régal de la scène d'ouverture somptueuse - un plan séquence avec douze mille intervenants - à ce final... hollywoodien "en diable". The Player est la simple histoire d'un "exécutif" (un type qui donne son feu vert pour l'adaptation ou non d'une idée (25 mots ou moins) au cinéma) avec ses petits problèmes professionnels (un type lorgne méchamment sur son siège) et personnels (un meurtre, une amante). C'est le gaillard Tim Robbins qui incarne ce type, un homme de pouvoir qui au cours du film passe par toutes les couleurs : vert de peur, blanc comme la mort, rouge de plaisir, verdâtre comme la boue. Constamment sous pression (il reçoit des menaces de mort d'un mystérieux scénariste), le Tim va finir par craquer : violemment, amoureusement... sans forcément rompre. Un tueur, les flics, plus Greta Scacchi à ses trousses, c'est forcément pas facile à gérer. Mais notre gars jongle autant qu'il peut avec ces situations explosives : sa chute est-elle programmée ? Difficile à dire car à Hollywood tout est possible. La preuve, la morale ne triomphe jamais...

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Histoire d'un homme, avec son lot de suspense, de romance, de thriller mais surtout plongée dans un petit monde qu'Altman se fait une joie de nous décrire : les décideurs, les producteurs, les scénaristes, les réals, les stars, tout le monde hollywoodien  est convié au spectacle. Un casting impressionnant de plus ou moins jeunes pousses (Goldberg, Pollack, Gallagher, D'Onofrio...) renforcé par une foultitude de guests dans leur propre rôle (Julia Roberts, Andie et Malcolm M(a)c Dowell, Carradine, Reynolds, Cher, Anjelica Huston...). On est dans le poumon de ce lieu mythique et Altman s'amuse en tressant une histoire qui applique lui-même tous les codes du milieu – le sexe, la haine, les règlements de compte, la fuite en avant... Le film est extrêmement bavard, d'entrée de jeu, mais ce flot de paroles n'est jamais lassant : l'intrigue ne cesse de rebondir à chaque discussion avec les flics (Robbins est scruté par la police) et tous les clins d'œil au Cinéma (par les affiches, les photos, les citations, les références techniques...) sont un pur régal - et la petite ritournelle musicale de Thomas Newman colle parfaitement à ce rythme trépidant. Le géant Robbins vacille tel un roseau, est au bord de rompre, mais tente jusqu'au bout, malgré tout, de bluffer son monde et de "jouer" sa chance, de croire en sa bonne "étoile". Plus il agit de façon sordide, plus il s'en sort de façon héroïque - c'est parfaitement amoral mais comme il s'agit de notre héros désigné depuis le début, on croise les doigts avec lui pour qu'il s'en sorte... Il y aura tout de même bien une justice ? On est aux States, vous voulez rire, non ? On retrouve une trentaine d'années plus tard tout le savoir-faire du maestro Altman dans ce parfait divertissement qui croule sous les références et qui nous divertit avec une intelligence évidente. Banco, once again.

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