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22 mai 2020

Punch-drunk Love (2002) de Paul Thomas Anderson

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Deuxième tentative et deuxième déception... On a beau dire ce qu'on veut mais j'ai souvent du mal avec ce cinéma aux forceps du PTA. Même quand il entre dans la zone de la comédie romantique, il ne peut s'efforcer d'y aller comme un bourrin. Du coup la romance (entre les deux oiseaux que sont Sandler et Watson) flirte avec le soap, la comédie flirte avec le grotesque (lors de la première vision, les accès de colère de Sandler m'avaient fait pouffer de rire - là, moins) et la couche de pseudo thriller délirant pour enrober le tout (Philip Seymour Hoffman, dans un rôle de salaud, mais roi du matelas) est encore moins finaude que dans les moins bons Cohen. Autrement dit, on essaie (au moins au départ) de compatir avec les bizarreries de cet objet cinématographique (Sandler le flippé, un accident monstrueux qui se passe sous ses yeux sans qu'il ne bouge un cil, un piano qui surgit brautiganement d'un camion...) mais on se lasse assez rapidement de ces micro-événements téléphonés, de cette caméra virevoltante qui tourne dans le vide, de cette musique omniprésente qui couvre les dialogues, de cette histoire d'amour entre timides qui peine à éclore.

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Sandler se débat comme un beau diable dans son travail (il est spécialisé dans les débouche-chiotte ?), dans sa famille (au milieu de sept sœurs qui le couvent), dans ses emmerdes (un appel à un téléphone rose qui dégénère), on sent que PTA voudrait insuffler à son histoire un souffle de folie en boostant ses plans-séquences, en multipliant les accidents et les situations périlleuses (un monte-charge qui se crashe, un type qui tombe de sa chaise...), ou encore en chargeant la mule avec des personnages de méchants absurdes (qui bousculent Sandler - qui prendra sa revanche) mais tout cela est terriblement laborieux. Le message du film, s'il y en a un, serait que l'amour donne des ailes (Sandler, touché par le love spirit, se rebelle contre sa famille, contre ses emmerdes... etc), mais on a l'impression que PTA force tout du long tellement la main à son récit qu'on a du mal à adhérer à ce happy-end balancé avec la même douceur qu'un tir de bazooka. Une belle affiche, un titre original et derrière, toute la lourdeur d'un PTA sur un sujet qui eut mérité beaucoup plus de doigté. Trop de punch pour doucettement enivrer.

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