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19 mai 2020

Désiré (1937) de Sacha Guitry

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Bien que le Sacha sachant acter nous déplaise, on se retente une ultime partie guitryesque avec ce fameux Désiré. L'histoire est pauvre : un valet de chambre tombe amoureux (presque malgré lui) de sa patronne qui, au moins inconsciemment, n'est pas insensible à ses charmes. Si Guitry se donne le rôle-titre (il se croit bon en tout, le bougre... ohoh !), c'est la chtite Delubac qui se coltine le rôle de la maîtresse de maison raffinée – et ses grands airs ne lui desservent point. La bonne surprise vient de la présence d'Arletty en bonne qui, sans en faire des tonnes, se montre plutôt à son aise dans cette partition d'une jeune femme légère sans guère d'illusion. Bien et alors ?

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La mise en scène chez Guitry pourrait se résumer par cette trouvaille du chammmmmmmmmmmmp / contre-champ, la caméra filmant pendant dix minutes notre marionnettiste en chef avant d'oser éventuellement un insert sur les autres acteurs... La mise en scène dans ce décor théâtrale à minima est un peu plus en mouvement que ce qu’on attendait mais on reste malgré tout pantois devant le montage et les changements d'angle de caméra souvent très approximatifs - c'est Guitry, pas Kubrick, on le savait. Reste donc ce texte et ces acteurs... Si Guitry monopolise souvent terriblement la parole, on doit reconnaître que parfois (!!! attention, je vais tenter d'être tolérant), à force d'en faire autant dans la bouffonnerie, dans le grotesque, dans les manières, notre homme pourrait presque finir par donner à sourire ; sa tirade finale face à Delubac où il lui sort enfin ses quatre vérités fait preuve d'un abattage certain (une performance qui soule, certes, mais une performance en soi... on imaginerait presque Belmondo à sa place (on va juste imaginer, hein)). Donc oui, Guitry à force d'excès et de maniérisme (dans le ton, dans les gestes...) forcerait presque les portes de l'humour. Parfois. Il faut tout de même aussi se taper des séquences longues comme les grands boulevards où l'on reste très dubitatif devant le soi-disant comique de situation (le repas avec cette femme sourde, mon dieu, ça dure trois heures...). Le fond de l'histoire demeure guère plus intéressant (cet amour inconscient, ces rêves incontrôlables) si ce n'est qu'il permet à Guitry de faire la morale (il sait tout sur tout) sur le monde des servants et des servis (Renoir pleure) en enchaînant les clichés. On passera sur les petits relents de misogynie du sieur, par trop habituels et un peu plus discrets ici. Au final, on a surtout l'impression de beaucoup de bruits pour rien (on attend qu'il se passe quelque chose de surprenant... jamais), de beaucoup de remue-ménage pour une pseudo histoire d'amour qui fait pschitt (Guitry retient lui-même la bride à son histoire et reste dans la bienséance bourgeoise à la con)... Restent la petite frimousse d'Arletty, l'air éternellement contrit de Pauline Carton et un Guitry en extase devant sa propre logorrhée verbale. Désir désir ? Mouarf.

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Commentaires
C
Hello! Vous regardez les mauvais guitry j'ai l'impression ! Faut voir absolument Bonne Chance et Donne moi tes yeux :)
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