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16 mai 2020

L'Homme et les Images (1967) de Eric Rohmer

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On en finira donc jamais avec cette odyssée rhomérique puisque chaque semaine amène son lot de trouvailles télévisuelles du gars - et j'en ai encore 2-3 supplémentaires dans ma manche en plus de celui-là, ahlala. Voici donc une interview de trois personnalités qui, en cette année 1967, « représentent » le cinéma : René Clair, né au siècle d'avant, qui a donc tout connu, Jean Rouch, qui ne se balade jamais en Afrique sans avoir une caméra dans sa poche et eheh nous bon vieux trublion de Jean-Luc Godard, encore jeune, mais déjà un poil contestataire (Jean-Luc Godard est-ce qu'on peut dire que... Non). C'est forcément trois visions de cinéma (le papa, la caméra-stylo, le jeune penseur qui fait du cinéma comme il respire) et aussi trois caractères (le type un peu pontifiant pour ne pas dire lénifiant, l'exalté, et le contradicteur ironique toujours à la recherche de la petite formule qui fait mouche). Il est question de l'époque du muet, de l'art du spectacle, du public, etc... des thèmes assez rapidement traités qui permettent tout de même, parfois, un semblant de début de réflexion. Clair regrette notamment l'apparition un peu trop précoce du parlant alors même que le cinéma muet aurait pu encore se développer comme terrain de créativité artistique (Clair et l'apparition des inventions qui aurait pu se faire dans un autre ordre - une uchronie à lui tout seul).

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Clair qui veut avant tout s'adresser au "grand public" quand Godard, déjà, ne semble pas montrer un intérêt particulier pour le public auquel il s'adresse ; il nous sort une comparaison avec l'architecte (le cinéaste) et les habitants d'une maison (les spectateurs) qui sort de nulle part et qui finit, comme souvent, par sembler un peu fumeuse... Mais c'est tout de même lui, forcément, qui nous régale, qu'il se lance sur des sujets aussi divers que le rôle de la télévision, que la différence entre le cinéma et le roman, qu'il parle du cinéma (pardon des images et du son), qu'il se voit comme un peintre ou qu'il nous sert des petites réflexions pointues  dont il a le secret. Ce qui donne, par exemple, grosso modo : avant de faire des films, j'allais à la cinémathèque ; maintenant, pour trouver des idées, j'hésite entre aller à la cinémathèque et lire Le Monde... et du coup j'amène "le monde" à la cinémathèque. On ne sait s'il a trouvé son petit jeu de mots sur le coup ou s'il vient de beaucoup plus loin mais en tout cas il est content de lui et c'est le principal. Ah oui, et puis il y a Jean Rouch et sa caméra-stylo, pardon, sa caméra-pointe-Bic, toujours exalté à l'idée de filmer une cérémonie ou quoi que ce soit (d’africain), le cinéma se révélant une sorte de condensé, une forme plus « concentrée » qu'un roman ou qu’une pièce de théâtre. Bref, trente minutes où chacun peut débattre,  en cette fin des années 60, tranquille, sans contradicteur, de deux trois petites notions cinématographiques. Allez, c'est cadeau.  

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