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7 mai 2020

Pleins Feux sur l'Assassin (1961) de Georges Franju

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Franju adapte Boileau-Narcejac et nous livre le thriller le plus tendu de ces soixante dernières années ! Alors oui, non, c'est pas vraiment le cas. On n'est pas non plus, remarquez-le bien, dans le polar poétique franjuesque où tout se passe dans une atmosphère quasi féérique - et ce malgré la musique de Jarre en ouverture qui ne peut s'empêcher d'être sautillante alors qu'un vieux monsieur meurt (avant de se cacher derrière un miroir, bouhh)... Mais oui, tiens, commençons par l'histoire avant de nous lancer dans la chronique de ce polar assez pépère mais bénéficiant d'un noir et blanc absolument magnifique. Trintignant et la pétillante Dany Saval arrivent en vue d'un château où le proprio (son oncle) vient donc de mourir. Trintignant met son plus beau costume pour participer à l'ouverture du testament entre cousins, héritiers de ce mystérieux châtelain ; problème, on pense qu'il est mort mais on ne retrouve pas le corps (ce qui prolonge de 5 ans tout héritage) ! Comme il faut payer l'entretien de cet immense château on se lance dans un son et lumière sur la légende locale : un mari, feignant de participer à une chasse à courre, revint au château et tua l'amant de sa femme qui se jeta alors du haut de la tour. Alors même qu'on met en place toutes les installations techniques, les héritiers disparaissent un à un : simples accidents ou meurtres en série ?

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Trintignant mène (discrètement) l'enquête sans que l'on sache s'il ne serait pas lui-même coupable... On tente de s'intéresser à ces cousins, anciens amis, maintenant ennemis, mais la sauce ne prend guère : un alcoolique, une femme adultère, un vieux bougon, une teutonne cavalière... Mouais il n'y a bien que Dany Saval, toute enjouée et pimpante, pour amener un peu d'air frais dans les couloirs de ce château. Des hommes puis des femmes tombent, mais Franju peine ses grands dieux pour insuffler dans la chose une dose de mystère pesant et de suspense ; tout se traîne un peu et les meurtres nous paraissent souvent aussi légers qu'un pique-nique à la campagne. Un héritier de moins, qui s'en plaindrait, le type ou la donzelle n'étant de toute façon guère jouasse. Franju fait culminer son action lors de la première du son et lumière durant lequel un nouvel héritier "disparaît" - là aussi, on doit se retaper toute la légende et on voit venir le coup de loin... Viendra ensuite la résolution de l'enquête (beau plan sur les grands yeux d'une femme qui s'ouvrent - la spéciale du gars Franju) qui là encore, malgré tout, tombe un peu à plat avec un(e) meurtrier(e) qui s'enfuit en marchant. Bref, un polar en mode 4,2 km/h. On avouera tout de même (notre petit faible franjupanesque) qu'on aime bien le décor de ce château aux multiples coins et recoins, ces séquences en nuit américaine avec de jolies ombres, une certaine nonchalance du polar à la française où tout se passe tranquille, à la bonne franquette, mais reconnaissons humblement qu'on n’est pas ici devant le film noir le plus tendu du monde… Une gentille petite escapade en province (avec en prime sur la toute fin, ce me semble, les menhirs de Carnac et une chanson sans prétention du gars Brassens : champagne et feu d'artifice extatique !) et des petits meurtres en famille ; ça passe encore pour une soirée à la coule si l'on place la barre pas très haut.

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