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Shangols
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1 mai 2020

Silverado de Lawrence Kasdan - 1985

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Une horreur. Tout est raté dans ce film qui tentait en 1985 la résurrection du western et essayait de faire le pont entre le classicisme de la grande époque et la modernité. Dès le départ, avec ces décors de carton-pâte et ces scènes surfaites de fusillade à l'aube, on voit bien comment Kasdan va se casser les dents sur le projet : là où le western est le genre des grands espaces et de la violence, le gars ne sait jamais cadrer ses paysages et lisse tout l'aspect brut de ses scènes d'action. Tarantino est encore stagiaire à Vidéo Star, et s'apprête à pulvériser le genre; pour l'instant il faudra se contenter de cet ersatz tout bancal, qui, à trop vouloir recopier la surface, finit par n'êre que superficiel. Pourtant, il y a des moyens dans ce film qui se prend pour beaucoup plus qu'il n'est : une longueur déraisonnable (2h20 !), des figurants en veux-tu en voilà, de multiples décors, des actions qui se croisent, et surtout le catalogue des stars de l'époque, curieusement tous oubliés aujourd'hui : Kevin Costner, Rosanna Arquette, Scott Glenn, Danny Glover, Jeff Goldblum, Kevin Kline. Chacun fait son petit numéro en tentant de ramener la couverture à lui, et à ce jeu c'est Glenn qui s'en tire le mieux : son cow-boy mutique et impassible trouve quelque chose d'eastwoodien. Tous les autres s'effondrent, soit parce qu'ils n'ont rien à jouer (Arquette en ombre fantasmatique), soit parce qu'ils veulent assurer leur statut d'acteur qui sait tout faire (Costner en débile léger, parfaitement insupportable), soit parce qu'ils sont cantonnés au cliché de leur personnage (Glover outré par le racisme de ses contemporains). Heureusement, tous savent jouer du colt et sauront venir à bout des vilains (Brian Dennehy, hommage par la même occasion). Kasdan, lui, filme ça n'importe comment, se moquant bien de cohésion dans son montage (on tue un mec en plein jour, on entend le coup de feu en pleine nuit) ou de sauver son film de l'ennui, puisqu'il a ses stars pour sauver le truc. Le film s'étire en longueur, devient très flou dans son scénario, mais on s'en fout : on attend la confrontation finale, et chacun de nos héros aura son méchant à abattre et sa séquence glamour. Malheureusement, les scènes d'action, complètement privées de sève, seront rares et les longues plages d'ennui où on n'a qu'à regarder des chevaux galopant dans des couchers de soleil pourpres seront pléthore, le tout agrémentés de numéros de seconds rôles (John Cleese ou Linda Hunt) crispants de sérieux et d'auto-satisfaction. Du cinéma commercial des années 80, quoi, rien à signaler : on ne peut pas dire que notre découverte du cinéma de Kasdan fasse des étincelles sur Shangols.

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