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29 avril 2020

Le Café (Das Kaffeehaus) (1970) de Rainer Werner Fassbinder

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On ne finira point cette odyssée Fassbinder dans les paillettes et la joie mais qu'à cela ne tienne - une petite déception n'est pas si grave au vu des dernières découvertes absolument emballantes. Fassbinder adapte Goldoni et donne un écrin le plus terne qu'il soit à cette histoire de comtes désargentés, de joueurs malchanceux, de femmes faciles : un set blanc, quelques chaises, et c'est parti mon kiki pour que les comédiens et les comédiennes (du beau monde pourtant, tout la clique fassbinderienne de Schygulla à Ingrid Caven en passant par Carstensen pour le casting féminin) déclament leur texte avec le moins d'emphase possible ; alors bon, on s'accroche, on essaie de ne pas s'emmêler les pinceaux entre les divers personnages (putain, de quel comte ils parlent là ?) mais on doit bien reconnaître que cette adaptation rêche comme un papier toilette importé d'Inde est terriblement râpeuse à l'usage. On tente malgré tout de suivre les divers imbroglios (qui doit de l'argent à qui, qui trompe qui, qui veut quoi ?) mais tout est fait pour que les personnages donnent l'impression de tourner en rond dans cette Venise mortifère. Argent, femme, argent, dette, prostitution, on se dit que ce milieu fait froid dans le dos, que Fassbinder fait tout pour montrer frontalement la décadence de ce milieu  mais on ronge son frein en attendant la fin, qui devient d’ailleurs de plus en plus brouillonne... Sur le fil, deux personnages, mari et femme, l'un cherchant à échapper à l'autre depuis le début, se recroisent et se hurlent fidélité sur un ton froid, sans émotion, sans sentiment, à l'aune de cette pièce où beaucoup se vantent et se conduisent misérablement. Ouais, cela ne donne pas envie de réouvrir au plus vite les cafés... Bref, un concept ultra-dépouillé qui sied à ce vide existentiel d’une société bourgeoise obsédé par la thune mais un résultat aussi peu exaltant qu'une mouche emprisonnée dans un verre - c'est tout ce qui me vient comme maigre image. Fassbinder's odyssée is dead, c'est un fait.

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