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27 avril 2020

Sous deux Drapeaux (Under Two Flags) (1922) de Tod Browning

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Un petit Tod Browning de derrière les fagots, vous attendiez pas, hein ? Under Two Flags est dans la veine des bons vieux films d'aventure en territoire exotique ; rien de forcément fabuleux là-dedans (on ne peut pas dire non plus que ma "copie" rende franchement hommage au décorateur et au responsable des lumières...) mais la présence de la toujours vive Priscilla Dean, quelques séquences à cheval joliment filmées (même si parfois cela tend à ressembler à un tableau abstrait...) et un final exaltant avec action, déclaration d'amour et sacrifice (j'ai toujours bien aimé les scènes d'exécution interrompues - sûrement en souvenir de Tintin...) valent leur poids de popcorn. L'histoire en deux mots : la vivandière Dean (si vous connaissez pas certains mots, faites-vous aider par un dictionnaire) sert dans l'armée française en Algérie ; surnommée la Cigarette, la Priscilla ne s'en laisse pas conter, il n'y a qu'à la voir danser comme une malade pour comprendre que c'est de la bombe, bébé. Mais un mystérieux homme fait son apparition : il ne cache pas que, pour lui, s'engager auprès des Français ou des Arabes, ne change pas grand-chose. Forfaiture et provocation ! Dean parvient heureusement à la rallier à son camp. Malheureusement notre homme, au passé trouble, Victor (Ronald Colman), va se faire prendre en grippe par un haut-gradé qui va l'accuser (à tort, of course) de collusion avec l'ennemi - le cheik fourbe qui a pourtant tout fait pour s’acheter les services de cet homme ombrageux. Dean va devoir exceller à plusieurs reprises (disons trois) pour sauver la vie de cet homme qui en aime pourtant une autre...

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Le film, malgré son vieil âge, reste vif, Priscilla Dean n'hésite pas à donner de sa personne dans les scènes d'action et on devine plus qu'on ne voit des paysages désertiques séduisants... Oui parfois, l'état de préservation d'un film gâche tout de même un brin la découverte d'un incunable, avouons les limites de la chose. On appréciera tout de même le sourire coquin de la Dean qui étale tout son charme pour séduire ce fermé Victor, sa danse endiablée, sa maîtrise du cheval, sa tenue d'orientaliste et ses petites mimiques comiques auprès du cheik, sa façon de rester sérieuse pendant trente secondes quand elle joue les espionnes chez le cheik et qu'elle écoute une information cruciale avant de se remettre à sourire et de la jouer naturel (oui, oui, seules les grandes actrices du muet en sont capables...) ou encore, disais-je, cette très belle séquence finale où elle se jette le buste en avant, telle une coureuse de 100 mètres sur la ligne, pour que son corps arrête les balles du peloton d'exécution, des balles destinées à ce Victor condamné et sans plus aucune illusion. Un final emballé et emballant après des scènes de discussions un peu longuettes qui constituent malheureusement le gros du film. Dean charmeuse, Dean aventurière, Dean christique, c'est déjà pas rien pour ce film d'un Browning qui nous donne notre dose d'exotisme, d'honneur bafoué et de romance rédemptrice. Pas si mal.

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Tout Tod

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