Les 3 Boutons (2015) d'Agnès Varda

L'odyssée Varda ne serait complète sans ces courts-métrages exhumés de ci de là et qu'on découvre post-mortem. Les 3 Boutons est une commande de la maison de couture Miu-Miu à la gente dame à la coiffure rose atomisée. Pour parler de la haute-couture, la chafouine Agnès part d'une basse-cour. Une demoiselle, des chèvres, une robe rose bonbon gigantesque qui la fait rêver, la rend curieuse, un tablier d'écolière et trois boutons qui se perdent alors même que la jeune femme s'en va par les routes de campagne jusqu'à la (dorénavant célèbre) rue Daguerre. Trois boutons, trois rencontres (un jeune garçon - et le bouton deviendra fleur (poésie éternelle des objets); un jeune homme - et le bouton s'en ira dans le caniveau (une peine de coeur ?) ; un vieil homme - et le bouton rejoindra une collection (comme une collection de couture ?)). Un court très lumineux et espiègle où l'Agnès passe du coq à l'âne, de la chèvre à la poule, de la campagne aux trottoirs parisiens avec toujours la même légereté, la même allégresse. Une petite histoire aux allure de conte, le récit d'une jeune fille qui par ses rencontres impromptues, sa curiosité, impacte presque malgré elle son entourage - un portrait en creux (voire en plein) de notre cinéaste fétiche. Une oeuvre malicieuse, pleine de magie et de jeunesse de l'éternelle Agnès. 

Varda de ci de là