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23 avril 2020

Before Sunrise (1995) de Richard Linklater

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Cette odyssée Criterion nécessite parfois quelques petites concessions... J'ai toujours eu du mal avec Linklater et faut reconnaître qu'ici, il tend le bâton pour se faire battre... Pourtant, pourtant, je n'ai rien contre le principe de ce film : deux jeunes gens se rencontrent, déambulent dans une grande ville (ici, Vienne – mais ce pourrait être n’importe tant la ville n’est même pas mise en valeur), passent la nuit à causer, à faire connaissance, à se rapprocher, s'embrassent et se quittent au petit matin. Bien. Un principe d'ailleurs que le cinéaste reprendra tous les dix ans, histoire d'exploiter le filon. Bon. Linklater aime le plan séquence et laisse à ces deux jeunes gens - qui sont certes loin d'être les deux meilleurs acteurs du monde (Delpy et Hawke) - tout le temps qu'il faut pour s'épancher dans la longueur. Pourquoi pas. Le problème (on arrête là immédiatement toute idée de bienveillance), c'est que n'est pas Rohmer qui veut, ni Visconti d'ailleurs ; il eut fallu que les dialogues aient du poids (on reste au ras des pâquerette : ton premier plan cul, ton premier amour, et tes parents sinon ?), que les acteurs soient diriger correctement pour ne pas donner l’impression d'un naturel plus superficiel que le crâne de Blanquer (ce n'est pas en multipliant les ricanements de complicité, les "you know" (3 par phrases) et "I mean" (2), les "effets de bouche" (cette manie des deux comédiens de faire des mimiques maniérées) qu’on parvient à toucher à un certain réalisme...) ou encore qu'il y ait un minimum d'imprévus dans le scénar (on déroule, on déroule...) ou d'obstacles (les deux sont dans leur bulle, dans une entente si parfaite qu'on croirait deux imbéciles heureux). Vienne passe au second plan, tout est fait pour qu'on reste focaliser sur ces discussions qui ne volent rarement plus haut que celles d'un adolescent avec une adolescente découvrant le monde. C'est gnan-gnan, c'est cul-cul, c'est vu et revu, mais Linklater s'enfonce jusqu'au bout de la nuit dans ce cliché d'une première rencontre où tout est merveilleux ; même quand un élément extérieur ose intervenir (la diseuse de bonne aventure, le "poéte"... au secours !), c’est con comme une cruche sans anse. L'absolu défaut du film (j'enfonce le clou comme je le ferai dans le cadavre d'un vampire) c'est cette assurance de faire comme si c'était "pris sur le vif" (Cassavetes se retourne dans sa tombe) alors même qu'on a sous les yeux deux acteurs ne cessant jamais de prendre des airs pour la caméra, de parler vite pour faire croire que. Sais pas si j'aurais le courage de me taper la suite à Paris, diable...

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