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12 avril 2020

Y tu Mamá también (2001) de Alfonso Cuarón

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On se replonge dans la filmo de Cuarón avec ce quatrième long métrage relativement successful à l’époque - qui nous permettait également au passage de retrouver Garcia Bernal après Amores Perros. On gardait un souvenir plutôt enjoué de ce petit Jules et Jim à la sauce mexicaine et on est un peu déçu lors de cette seconde vision à cause notamment d’une première partie un peu poussive. L’histoire, rapido : deux teens (franchement immatures) et une donzelle (mariée et trompée) en free-lance partent se faire un petit trip en caisse en direction de la mer... Au programme : révélations, fumettes, bitures, historiettes, rencontres et petites coucheries... Rien de bien méchant mais de quoi souder une amitié... ou la faire exploser.

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On n'est pas franchement dans un cinoche ultra-intellectuel et on doit reconnaître qu'on a bien du mal, au départ, à supporter ces deux jeunes gens qui friment, se la pètent et parlent beaucoup pour ne rien dire. Si la caméra de Cuarón est d'une extraordinaire mobilité (sans que cette caméra portée saoule), on se sent un peu plus débordé par ces dialogues continuels qui fusent, ces petits cris et fureurs d'ados qui partent dans tous les sens ; une voix off, également très intrusive, intervient entre deux logorrhée verbale pour présenter à la va vite, les personnages, leurs parents, et parfois même leur avenir (Cuarón poussant le vice à répéter le procédé pour parler plus tard d'une vingtaine de cochons qui se sont échappés d'une ferme...). On sent que le film, tout du moins cette longue introduction avant le trip, est pleine comme un œuf et on éprouve un peu de mal à franchement s'intéresser à ce récit trop bavard... Heureusement, avec le trip, viendra quelques moments plus posés, quelques répits dans les discussions et on pourra un peu plus s'attacher à ces trois personnages qui tentent tant bien que mal à la fois de consommer leurs désirs et de régler leur compte (entre eux...). Les discussions sont toujours un peu puériles mais les petits élans sexuels ou colériques possèdent parfois une véritable "fraîcheur". On sent que ces trois électrons libres en goguette sont destinés à faire des étincelles avant le bouquet final (un triolisme finalement assez inattendu, un "summum" qui sonnera le glas de cette alliance à trois explosive). Bien. Je gardais un souvenir un peu plus "mûr" sur le fond, un peu plus jouissif mais baste, il est normal que le film ait perdu un peu de ses couleurs et de son originalité avec le temps... Rigolo, tout de même, au passage, de voir lors de deux séquences, la façon dont Cuarón filme les servantes - alors qu'elles n'ont pas de liens directs avec l'histoire, il prend son temps pour les filmer sur trois-quatre plans avant qu'elles n'arrivent à destination : un attrait pour le sujet qui fait automatiquement penser à Roma, fermons la parenthèse. Au final, le récit d'un trio sexué rondement mené avec quelques petites pointes d'érotisme mais des personnages et un fond un peu faiblards. Pour ados en poussée de fièvre.

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Commentaires
P
Ah pour le coup, vraiment pas d'accord! Alors certes ça n'est pas d'une grande finesse et la voix off style nouvelle vague est certainement une faute de goût, mais ça reste un film fabuleusement frais qui traite de nombreux sujets avec une belle simplicité (la jeunesse, la découverte de la sexualité, les disparités économiques au Mexique, l'influence culturelle nord americaine...). Bravo Alfonso!
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