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11 avril 2020

Chante Jeunesse ! (Utae wakōdotachi) (1963) de Keisuke Kinoshita

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Petite œuvre estudiantine d'un Kinoshita taquin (il arrive même à citer son nom dans le film en s'envoyant des fleurs - genre "tu pourras tourner avec un grand cinéaste comme Keisuke Kinoshita" - la classe et l'humilité). Il est donc question ici de quatre étudiants pas forcément dans le vent. Quatre jeunes gars un peu paumés dont Mori qui voit l'avenir tout en noir. L'espoir fait vivre mais le désespoir aussi puisque notre gars Mori va d'abord être repéré pour faire la couv' d'un magazine (laveur de carreau peut ouvrir des opportunités) puis pour jouer dans une série à la con, à la télé, pour djeun's. Il y va en trainant des pieds avec son petit sourire de grand brûlé mais tout ira pour le mieux... Ses trois autres camarades ont chacun leur petit caractère et leurs petites histoires personnelles : l'un est un dragueur invétéré (sa grand-mère coincée, qui vient lui rendre visite, n'est pas au bout de ses surprises : saynète très drôle lorsque le gazier se retrouve avec une fille à son cou et que la grand-mère passe juste devant la caméra, au premier plan, en envoyant une petite réflexion), l'autre est un fils à sa môman qui passe son temps à scotcher ses camarades et puis il y a le troisième, proche de Mori : il est un peu vert (pour ne pas dire jaloux même s'il ne veut point l'avouer) de voir que l'autre, sans avoir rien demandé, a une chance de folie - tout lui réussit (le succès, la thune, les petites pépées...) avec son air constant de malheureux... Quatre potes qui vont tenter bon an mal an de finir l'année ensemble et sans mettre leur(s) petite(s) amie(s) enceintes (ce qui n'est jamais gagné d'avance).

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Kinoshita prend son temps, en intro, pour nous présenter ces cités universitaires de Tokyo avant de se focaliser sur ces quatre trajectoires. Certes, les rebondissements ne se battent pas à la porte mais cette œuvré mineure a au moins le mérite de nous montrer ces étudiants au quotidien : en cours (avec des profs aussi passionnants qu'un discours politique), auprès de gorettes (ils butinent, mais elles aussi, fort heureusement), dans des cafés vintage (à se fracasser la tronche), ou encore lors de leur visite de leur mère ou de leur proche (un petit côté familial sympathoche ou parfois tendu). C'est vraiment assez bénin sur le fond mais on suit avec une certaine empathie ces quatre gaziers avec leurs petites anicroches et leurs moments d'euphorie. Kinoshita ponctue son film de petits gags visuels (les portes des dortoirs qui, à chaque fois qu'elles s'ouvrent, fracassent un quidam qui passent) ou de running gag (les sucreries que la mère envoie à son fils) qui donnent un petit air léger à la chose. Une œuvre sans grandes conséquences, certes, mais qui demeurent suffisamment crédibles en son genre (l'amitié dans le monde étudiant nippon des sixties) et gentiment troussée pour qu'on suive cette historiette avec un tantinet d'intérêt. Un Kinoshita aussi léger qu'une chansonnette. (Allez, pour la peine, alors même que mes ressources kinoshitiennes s'épuisent (il ne me reste plus que trois œuvres sous-titrées à voir - deux autres sont en attente de sous-titres - vous savez tout), une petite odyssée Kinoshita. C'est cadeau)

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