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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
17 avril 2020

SERIE : La Casa de Papel saison 4 - 2020

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On a cessé de les attendre avec des petits tics nerveux au coin des paupières, mais revoilà tout de même nos braqueurs fous pour une nouvelle saison à fond de train les grelots. Bon, on prend les mêmes recettes et on recommence comme avant, avec pour seule différence que tout doit être plus fort, plus tendu, plus fun, plus speed, plus tout. C'était déjà ma remarque dans la saison 3, et ça l'est plus que jamais aujourd'hui : les créateurs ont eu tort de vouloir plonger nos héros dans la surenchère. A force d'en rajouter une louche à tous les postes, les personnages finissent par devenir absolument invincibles. Peu importe alors qu'ils ramassent trente bastoss dans le buffet, soient opérés à coeur ouverts, torturés pendant 15 ans ou laissés pour morts, on est sûrs qu'ils se relèveront frais comme des gardons et sans une égratignure dans l'épisode suivant, et prêts à en découdre. Des visages tuméfiés qui apparaissent sans une cicatrice 3 minutes plus tard, une opération de la dernière chance qui aboutit à une patiente survoltée juste après ("chus bourrée de morphine", mouais), une fusillade dantesque où nos gars s'en sortent sans un souci alors que l'ensemble du décor est bousillé, des grenades désamorcées simplement parce qu'on se couche dessus, c'est même plus du faux-raccord, c'est de l'extravagance totale. La folie de l'histoire et ses invraisemblances étaient attachantes dans la première saison, parce qu'elles étaient guidés par le seul principe du plaisir fun du spectateur ; ici, ce côté super-héros fait passer les personnages pour des animaux de cartoons toujours vivants même après 15 chutes de falaise.

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Si à l'intérieur de la banque ça charcle sa mère, l'extérieur n'est pas en reste, puisque El Professor est en lutte contre la bitch absolue, une flic sans pitié prête à tout pour mettre la main sur lui. Il va devoir sortir les grands moyens (à vue, de nez, 15 millions d'euros de matériel et autant de complices, on a l'impression que toute l'Espagne est impliquée, l'heure des comptes va être tendue) et les ruses (construire un faux mur ou se cacher sous un abreuvoir par exemple, le malin) pour défaire ladite fliquette, pas en reste dans l'intelligence de terrain. De temps en temps, c'est la règle de la série, hop, on refait un tour en flash-back vers la préparation du casse, où on se rend compte que tout était prévu à l'avance et calculé par El Professor, ce qui est bien pratique pour s'en sortir. Ça permet aussi de redéfinir les rapports entre les personnages, et là attention, c'est de la fine psychologie : les couples qui se séparent sur des motifs incompréhensibles, les identités sexuelles qui valsent, les mecs jaloux de filles nymphos qui draguent des mecs homos alors qu'elles voudraient fonder un foyer avec des mannequins, on ne comprend rien, et on se dit que si tout le monde couche avec tout le monde, il aurait fallu nous le dire dès le départ et ne pas suer sang et eau pour relancer l'intérêt de personnages très creux : si les acteurs sont toujours aussi minables, les personnages, eux, sont totalement improbables et perdent cette fois tout intérêt. Les créateurs ont l'air de beaucoup les aimer pour autant et les font se tirer de tous les dangers (à une exception près, enfin surprenante). Et pourtant, on regarde qu'est-ce que vous voulez. C'est comme le McDo, c'est pas bon mais on en veut toujours plus, et cette série conserve encore ça et là quelque chose de sa saveur des débuts : le personnage du chef de la sécurité, par exemple, vrai monstre armé et barré, amène un vent frais sur la chose, et in extremis, les créateurs arrivent encore à parler un tout petit peu de politique, avec cette guerre médiatique que se livrent les deux ennemis dans les derniers épisodes. A part ça, oui, allez, c'est toujours agréable et marrant à l'apéro, mais ça commence à s'user aux coudes. (Gols 10/04/20)

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Oui, encore une saison de transition... C'est toujours la même rengaine : gasp, l'un de nos amis braqueurs est capturé... Il faudra 8 épisodes et le PIB de l'Espagne avant la crise pour le libérer et, oh super, il est libéré ! Oh non, trop dommage, un autre est capturé ! Faut tout reprendre… La toile de fond, elle, n'a pas bougé : des otages biens sages, des policiers à l'extérieur les bras ballants, de l'or qui fond fond fond les petites marionnettes... Si la série patine franchement lors des premiers épisodes, ce chien lâché dans un jeu de quilles (le chef de la sécurité, Rambo 12) va un tantinet animer la chose ; nos braqueurs du dimanche ont enfin autre chose à foutre que de s'occuper de leur petit égo et de leurs petits travers sentimentaux (je t'aime, t'aime plus, t'aimais plus mais t'aime quand même trop encore un peu en fait, for ever même, encore que cela dépende du temps qu'il fera demain) : il va falloir enfin se battre pour poursuivre ; alors oui, c'est bien dommage qu'aucun acteur ait suivi un stage de tirs et que nos amis en rouge passent leur temps à lâcher des salves en fermant les yeux - tout le monde s’en sort indemne et c'est un peu lassant. Il y a bien (et Gols l'a déjà relevé) une petite surprise (c'est con de guérir d'un pneumothorax en 12 heures après avoir été opérée par des maçons quand c'est pour te prendre une balle dans le crâne au réveil - c'est définitivement benêt) mais c'est en effet bien la seule. Sinon, on avoue également être un peu las de ce professeur qui, dès qu'il semble pris au dépourvu, trouve 15.000 parades pour retourner la situation en sa faveur (si, si, tout était prévu en fait, rappelez-vous du plan Paris ! Le plan Paris ? Tiens, je vous l'expose, je vous jure qu'on en avait discuté lors de ces stages de préparation, il y a 6 mois - aussi crédible que des gamins avec des masques en maternelle...). Oui, puisque les personnages ont perdu tout crédibilité sensible, on booste la musique (Arcade Fire, nom d'une pipe !), on booste les bruits de balle (t'écoutes les deux derniers épisodes avec un casque, tu perds un tympan), on fait péter les fumigènes, les explosions, les hélicoptères - c'est tellement bruyant qu'on écoute à peine le peuple qui recommence à gueuler (la portée politique étant cette fois-ci vraiment traitée par-dessus la jambe – ce n’est plus qu’un prétexte mou : le peuple et les journalistes sont devenus un troupeau de moutons enragés sur commande). Triste. La saison 5 ferait bien de clore enfin cette série qui tourne affreusement en rond. (Shang 17/04/20)

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