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8 avril 2020

7. Kogustaki Mucize (Yedinci Kogustaki Mucize) (2020) de Mehmet Ada Öztekin

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Vous avez l'habitude de craquer devant un film pour un rien ? Vous cherchez le truc tire-larme du moment ? Voilà un objet parfaitement calibré pour vous. Alors attention, si l'utilisation du travelling peut être une question de morale, (avec celle du ralenti, de la musique sirupeuse, du drone, etc...), j'aime autant vous dire qu'ici, il va falloir vous placer au-dessus : le cinéaste turc use de tous les moyens possibles pour vous faire chialer et ne répugne devant aucune facilité pour arriver à ses fins. Vous voilà prévenus au niveau de la forme. Au niveau du fond, c'est pire : vous prenez un type gentil mais un peu crétinus, une petite fille aux grands yeux de manga : vous accusez le fou d'avoir tué une autre petite fille (drame), la petite fille est celle forcément d'un haut gradé de l'armée (tragédie), vous le frappez comme un dingue (la police, l'armée...), vous le mettez en prison (et vous le refrappez), puis vous filmez le désarroi de la fille abandonnée (sa mère est morte, bien entendu) qui ne peut que se réfugier dans les bras de sa mamie. Bon, déjà, là, vous avez normalement ruiné votre dernier rouleau de PQ, pas de bol Muriel. Ensuite, vous essayez de trouver un petit épisode traumatisant tous les quarts d'heure, histoire de ne pas tarir le flux : la mort de la mamie, la fille qui veut revoir son père et qui hurle contre le mur de la prison, la réunion entre la fille et le père au sein de la prison, leur séparation... Bref, vous imaginez un truc à la Benigni (mélange de douce candeur et d'enfer), vous multipliez la chose par douze et vous essayez d'imaginer la dose de pathos que le film peut contenir... La fin ? Alors là, franchement, la chose la plus putassière que vous pouvez trouver actuellement sur le marché : oubliez la scène de la douche chez Spielberg, on tient là le grand vainqueur de la manipulation sensible. Mais peut-on en vouloir à ce Turc, voire à la Turquie (depuis Midnight Express, on a toujours comme une légère suspicion envers le respect des droits de l'homme dans cet état…) ? Même pas, vu que la chose est un remake d'un film sud-coréen d'il y a sept ans, qu'il existe déjà (c'est une véritable franchise le mélo sirupeux, une fois qu'on a la recette) une version philippine de la chose, etc... Ici, faut reconnaître tout de même que la putasserie va loin : même les assassins en prison finissent par être présentés comme des gens à la coule, même parmi les gens de l'armée et les responsables pénitenciers il y a des gens sympas et ouverts et tolérants... C'est un massacre de facilité crasse - et le pire, pour peu qu'on ait un coeur d'artichaut, c'est qu'on arrive à tremper sa liquette plus souvent qu'à son tour (une gamine qui pleure l'injustice du monde, c'est forcément fatal !), tout en déchiffrant les subterfuges du bazar… Un film traître, promis à un énorme succès dans toutes les régions de production de l'artichaut et au-delà. Une malhonnêteté mélodramatique de haut-vol. Faites-vous plaisir si vous êtes en manque de catharsis ras du sol. Mais ne venez pas vous plaindre en ces colonnes, hein...

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