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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
8 avril 2020

Stimulants (Stimulantia) (1967) de divers cinéastes suédois

On dit souvent que les films à sketchs sont ratés. C'est pas forcément à tort et en voici pour le coup une bien belle preuve. Huit courts-métrages qui n'ont franchement pas grand-chose à voir les uns avec les autres et encore moins avec le titre donné à la chose (le gros sac fourre-tout du champ lexical des "stimulants"...) : tiens, moi je vais parler de Chaplin, moi de mon gosse, moi des 24 h du Mans, moi je vais adapter Maupassant, moi je vais trousser une comédie misogyne... Bref, non seulement, ça part en vrille mais en plus on est loin d'atteindre des sommets artistiques... Si l'adaptation de La Parure avec Ingrid Bergman est relativement intéressante, le reste (même le Bergman qui fait un montage sur son gosse...) est tout à fait dispensable.

Hans Abramson "La Découverte" (Upptäckten)

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Chaplin a illuminé l'enfance d'Abramson. On est content pour lui. Après nous avoir montré quelques images de Chaplin débarquant, vieillissant et avec sa famille, en Suède (enfin, on devine), Abramson se met en tête de retrouver la maison de Londres où le Charlie habitait quand il était gamin... Premièrement, difficile de retrouver le quartier ; deuxièmement, c'est clair que ce n'était pas un quartier bourgeois ; troisièmement, on voit un batiment avec une tôle en guise de porte : ce serait là. Eh ben, super, on peut ranger le matos, Marcel. Une mise en bouche bien faiblarde...

Jörn Donner "Elle, Lui" (Det var en gång två älskande)

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Donner, lui, décide de faire dans la comédie avec un jeune couple qui a décidé de passer sa première nuit à l'hôtel. Oh oh... Mais avant de passer à l'acte, il faut être propre et ils vont donc passer leur temps dans la salle de bain à se prodiguer divers petits soins d'hygième. Passionnant, vous vous en doutez. Seule (en dehors, soyons galant, de la présence de Harriet Andersson) cette baignoire transparente attire notre attention... Donner filme d'ailleurs les deux amants s'amusant dans celle-ci et la chose n'est pas sans avoir une petite plus-value érotique... Mais il en tire malheureusement très mal parti. L'acte ne sera pas consommé, frustration acte II.

Gustaf Molander "La Parure" (Smycket)

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Molander, lui, quelques années avant Chabrol notamment, s'attaque à cette petite nouvelle tristoune de Maupassant. Je connais la nouvelle par coeur (tiens, c'est vrai qu'il y avait un temps je donnais des cours) et suis donc au taquet pour voir les petites variations que le Gustaf va oser faire. On découvre tout d'abord l'Ingrid en Mathilde et on a presque du mal à la reconnaître sous cette chevelure brune envahissante et cet air austère. La Mathilde voudrait une robe, puis un bijou, le perdra et ce sera le début de la chute, on connaît l'histoire. On note le jeu assez speed de ce couple de malheureux qui font montre quand même d'une petite tendresse l'un envers l'autre... Quand la thune vient clairement à manquer, le mari de Mathilde monte sur ses grands chevaux et enfonce encore un peu plus bas sa compagne. L'Ingrid finit ce combat toute éteinte et son ancienne amie, lors de la chute, lui apporte le coup de grâce - Mathilde se sauvera à grandes enjambées en direction d'un lac où on pense qu'elle devrait s'y noyer... Molander coupe court à certains épisodes (le bal, la recherche du collier, l'achat du collier...) pour se concentrer un peu plus sur ce couple ; un couple qui n'allait pas surper fort au départ et qui, à cause du manque d'argent, fait totalement naufrage. Bergman est au niveau dans ce rôle dramatique et pathétique, lançant au départ des petits sourires contrits, puis souriant plus largement lors de la scène du bal avant de finir le mord au dent, défaite ; une adaptation correcte et assez enlevé - au moins une petite satisfaction au milieu de ce fatras.

Lars Görling  "Confrontations" (Konfrontationer)

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Il est ici question de la fameuse course des 24H du Mans : on y parle d'accidents, de construction de moteur, d'armes (!)... c'est tellement foutraque que la chose n'a ni queue ni tête. Tête à queue complet.

Ingmar Bergman "Daniel"

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Ouais, le Bergman enfin ! Le cinéaste nous prévient en intro : voilà, moi, c'est mon gamin qui depuis deux ans me stimule ; je vais donc faire un petit montage sur lui, en me concentrant sur son visage, depuis sa naissance jusqu'à maintenant. Non ? Sans blague ? Ingmar, tu viens d'inventer Facebook ? On se dit que la chose risque de n'avoir aucun intérêt et elle n'a en effet aucun intérêt... On voit passer sa quatrième épouse,  Käbi Laretei, enchantée (plus que quatre ans à tenir) et puis arrive le gamin... Dans son landeau (il doit être parachutiste maintenant, le Daniel, vu la position qu'il adoptait en bas âge...), mordant des trucs, s'attaquant à des fleurs, avec sa grand-mère... Stop, on s'en fout... Ingmar découpe cela en chapitre suivant la saison ou suivant le type d'événement (...) et on regarde la chose un brin consterné... Ingmar, tu peux pas nous faire cela, tu peux pas nos décevoir à ce point alors qu'on pensait avoir déniché une rareté... Bouarf, frustration et frustature...

Arne Arnbom  "Birgit Nilsson"

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Arnborn se casse pas la nenette, un plan sur Birgit en répète (Wagner, Tristan und Isolde, on va pas me la faire à l'envers), puis en concert, tiens on va changer l'angle... Hop, c'est dans la boîte, file-moi mon chèque. Bon, elle chante divinement bien la Birgit (je place l'opéra dans mon coeur juste après le rock progressif) mais franchement le type s'est franchement pas cassé les noisettes sur cette action (confinement, jour 372)

Hans Alfredson & Tage Danielsson "La récompense de la Chasteté" (Dygdens belöning)

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Il nous fallait bien la grosse comédie du truc à sketchs, genre le truc à vomir... Une jeune femme, vierge et aux seins avenants, se fait violer. Elle crie au scandale, court chez un homme de loi... qui tient un discours pour le moins odieux : ouais, tu l'as pas volé, tu l'as un peu cherché, tu te plains mais tu as résisté pour la forme, tu veux de la thune (ah le type est riche ?) et ben tiens, moi aussi, on va profiter de l'aubaine... Ignoble, la Suède n'en sort pas grandi.

Vilgot Sjöman "La Femme noire dans le Placard" (Negressen i skåpet)

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On finit avec une sorte d'ovni... Un homme amène le petit dèj au lit à sa femme (une femme odieuse, c'est un peu dans l'esprit de la chose apparemment...) : surprise ! dans le placard, il y a une black qui titille le monsieur quand sa dame ne peut les voir... Le mari attend le départ de sa femme lourdingue pour batifoler avec cette black affriolante. Comment on dit déjà ? Ah oui, c'est consternant. Sjöman, plutôt que de suivre une certaine logique (on ne saura jamais le pourquoi du comment), s'enfonce dans le grotesque, labsurde... La femme disparaît, puis revient, tiens une seconde femme black toute aussi dévêtue et allumeuse, eh puis tiens un bébé... On se dit bon dieu de bois c'est quoi ce bazar ! Un épisode final qui laisse pantois comme pour rester dans la lignée de l'ensemble. Tout déstimulé, je suis.

Tout Bergman

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