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25 mars 2020

Come on Children (1973) de Allan King

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Allan King teste le concept de télé-réalité documentaire dès les seventies en conviant une dizaine de djeun’s de Toronto en délicatesse, dirons-nous, avec leurs parents et la société, dans une ferme : une façon pour nos post-ados de se retrouver loin des parents, des flics et de la pollution. Une question : vont-ils survivre ou tout du moins vont-ils s'entendre ?

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On sent dès le départ une petite tension entre un chevelu qui prend de l'acide (ouais, la plupart des gamins ont un petit penchant pour les substances dites illicites) et le caméraman (qui finit par recevoir une petite claque sur son outil de travail – sans conséquence). Heureusement, très vite, les deux caméramen se fondent dans le décor et pourront capter ces discussions entre djeun's. On sent dès le départ un certain état d'esprit très musical (un gamin aux faux airs de Dylan qui tient la barre, une joueuse de flute traversière, un furieux de la guitouse électrique...) et une petite fixette sur la dope - chacun fait ce qu'il veut même si le jeune "Dylan" avoue fièrement à l’un de ses camarades avoir réussi à couper avec le speed. On ne peut pas dire que les discussions entre ces gamins "en transition" soient franchement passionnantes... Ils semblent globalement "en rupture", notamment dans leur toute jeune vie sentimentale (un des jeunes a déjà un gamin (qu'il voit guère) et une autre accouche pendant le tournage (elle a aussi décidé de se séparer de son gazier)). Le plus intéressant est sûrement de voir comment cette dizaine de gus va réussir à cohabiter sur la longueur. Il y a rapidement des petites tensions (cuisine, ménage...), certains mettant le foutoir comme une sorte de provocation... On pense que la petite communauté va vite exploser mais il semblerait que chacun y mette finalement du sien pour revenir à des conditions d'hygiène "normales" et de vie communautaire. On assiste également, morceau de choix de la chose, à la visite des parents (et des frères et sœurs), histoire sans doute de faire le point, sur les atomes crochus qui perdurent comme sur les petits points de tension. Les adultes se font forcément du mouron pour l'avenir de leur progéniture qui, jusque-là, est un peu parti en vrille, mais ce petit conflit de génération n'a rien de bien nouveau sous le soleil (les viocs et leur "expérience" de la vie, les djeun's et leur concept de "liberté" : notre conception du bonheur n'est pas forcément la vôtre et patati). Bon. On se quitte à nouveau sur des petites chansons (ce gamin (the little Dylan) est doué... mais on n'en saura pas plus sur la suite de son aventure…) avec l'impression d'avoir participé à une tranche de vie un peu brouillonne (King ne semble pas franchement avoir de fil directeur... si ce n'est ce gamin et sa gratte), et sans que l'on ait vraiment le sentiment d'une "évolution" dans la mentalité des gamins (comme si le laps de temps était trop court (dix semaines) tout comme le doc d’ailleurs (90 minutes pour dix gamins, ça file...)). Une histoire de post-ados qui n'ont guère brillé jusque-là par leur sens individuel de la responsabilité et qui se retrouvent confinés avant l'heure : ils parviennent contre toute attente à tenir sur la longueur leur petite vie communautaire, avec une véritable capacité à servir "d'oreilles" aux problèmes des autres. C'est l'enseignement principal que l'on peut tirer de ce doc très seventies (c’est-à-dire très « expérimental ») et sans véritable direction (ce qui colle certes à son sujet, moui).

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