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24 mars 2020

L'Epreuve (Iris och löjtnantshjärta) (1946) de Alf Sjöberg

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Ahah, vous pensiez qu'il nous échapperait ce Grand Prix du Festival de Cannes en 1946 ? Pensez-vous ! Si on est délicieusement surpris par la qualité de la copie rénovée, on reste un peu suspicieux, au départ, quant à la qualité intrinsèque de ce film : ouarf, un pensum pesant suédois d'après-guerre ? Eh bien que nenni, dès le départ, avec cette caméra qui virevolte dans les airs pour suivre la colère d'un pater familias autoritaire face à des enfants un peu plus désinvoltes, on sent qu'on ne va pas s'ennuyer. Le ton est donné et le film gardera le rythme jusqu'au bout : outre les scènes tragi-comique au sein de cette famille (le père, donc, despote, les lèche-culs, et puis Robert, le fameux lieutenant du titre (ah vous ne parlez pas le suédois couramment peut-être ?) et sa demi-sœur plus rêveurs), on aura droit à une romance de la plus belle eau entre ledit Robert et la chtite Iris (mutine Mai Zetterling), servante de son état... On voit dès le départ venir le drame, un Robert qui, rapidement, face à la fraîcheur d'Iris et ce malgré les différences sociales (vous pensez bien), va se transformer en amoureux transi et un pater (qui souhaiterait le voir au bras d'une riche héritière) qui voit forcément la chose d'un mauvais œil. Gros clash en perspective ? Ah oui, on peut dire cela ainsi.

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On apprécie beaucoup ces premiers instants de flirt entre les deux tourtereaux (un eye contact, un ptit sourire, un léger petit frottement des deux corps - des étincelles, une torche) et ces quelques séquences pré-baiser : une invitation au cinoche (Robert qui ne peut détacher ses yeux de sa belle), une balade dans le brouillard sur un pont (moi, souvent, cela me suffit pour aimer un film), puis un rencart dans la garçonnière du Robert : on discute, on se tourne autour et puis fatalement... Un noir et blanc qui fait ressortir de belles ombres, une musique à base de cordes joliment sentimentale, et quelques bien beaux mouvements de caméra très chaloupés pour saisir ce petit couple de jeunots. Filmés en contre-plongée, le pater et ses sbires (enfants et cousins dévoués à sa cause), n'en apparaissent que plus menaçants, comme des vautours prêts à tout pour saisir leur proie militaire... Robert résiste, veut quitter l'armée, épouser sa blonde, tout envoyer paître quoi et le pater va pour le moins trouver une solution radicale (...) pour mettre fin à l'idylle. Les ombres se font plus grandes, plus menaçante et la tragi-comédie vire au tragique pur. Une romance enlevée, douce, romantique à souhait qui va se faire littéralement écraser, broyer par un pater (à la tête d'un empire de la chaussure...) tout puissant. Un beau gâchis, comme du sirop qui part à l'égout (oui, le confinement finit par peser sur les métaphores). Un Grand Prix (en toute bonne foi) amplement mérité. 

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Quand Cannes

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