Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
29 janvier 2020

Koyaanisqatsi (1982) de Godfrey Reggio

vlcsnap-2020-01-29-15h46m09s606

vlcsnap-2020-01-29-15h43m25s333

De l’eau, de l’air, du feu, de la terre, la vie quoi, de la cascade mirifique, du nuage cumulonimbique, de l’explosion étincelante, des paysages américains breathtaking et puis vint l’homme. Suivant cette petite définition Hopi (youpi) – photogramme ci-dessus - en forme de mise en garde, on s’engage peu à peu sur le chemin des réalisations humaines : ces magnifiques dynamitages pour fouiller les entrailles de la terre, ce champignon atomique qui a fière allure dans le désert, cette gabegie, disons-le tout droit, de construction, de pylônes, de routes, de voitures… C’est parti pour une belle et longue illustration, de la petite mécanique humaine : les « time lapses » fleurissent, la musique de Philip Glass s’emballe, nous voilà face à tout ce qui fait la grandeur de la civilisation humaine déshumanisée : surproduction (de la voiture au tank), gestes mille fois répétées dans les usines, trafic routier de dingue, passants qui filent : la fourmilière humaine est bien là sous nos yeux. Pour une lune sublime qui s’invite dans le paysage urbain, il faut se taper quinze milliards d’automobiles qui circulent, des monceaux de gens qui piétinent dans les aéroports, des chaînes et des chaînes de construction à la chaîne… L’espèce humaine, qui eut pu profiter de cette belle nature vierge et bienveillante, semble passer sa vie en vains mouvements, en voiture, en avion, en chaussures à glands, comme si, à l’image du requin, l’absence de mouvement l’empêchait de pouvoir respirer.

vlcsnap-2020-01-29-15h44m24s207

vlcsnap-2020-01-29-15h44m40s417

Ces images filent, défilent, hypnotisent un peu (ah oui, c’est pas forcément la meilleure recommandation au moment de la digestion… oups, j’ai fermé les yeux, j’ai dû manquer une image d’embouteillage, pas grave) et ce grand défilé s’achève avec l’explosion d’une fusée lancée à pleine vitesse in the sky : une sorte de feu d’artifices pour célébrer l’envie d’aller toujours plus haut, vite, loin (…) de l’être humain, un destin qui le mène droit dans le mur (du son). Techniquement, Coppola producteur sort les grands moyens (images aériennes pré-drones, ralentis à la micro-seconde, time-lapse, disais-je, à foison…) pour nous faire ressentir en grand cette folie humaine… C’est un peu lancinant, hein, sur 80 minutes (Glass, au bout d’un moment, ça raye un peu les oreilles, sauf son respect), même si derrière ce montage sans parole on devine une réelle envie de dramaturgie…. On savait déjà depuis longtemps, et c’est en cela presque rassurant, qu’on partait en vrille ; c’est un fait ici clairement exposé : la nature humaine a perdu progressivement contact avec la nature tout court et court à sa perte... Sûr. Premier volet de la trilogie, un petit peu longuet, mais pas volé.

vlcsnap-2020-01-29-15h44m59s297

vlcsnap-2020-01-29-15h45m50s792

Commentaires
Derniers commentaires