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28 janvier 2020

SERIE : The End of the f***ing world - saison 2 - 2019

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On avait laissé nos ados Alyssa et James sur la plage dans une flaque de sang. Les revoilà, quelques années après, cette fois complètement passés dans l'âge adulte, les responsabilités et la maturité. Moui, sauf qu'avec ces deux-là, le n'importe quoi est toujours proche, l'enfance vient souvent faire un tour et on est prêt à repartir pour un petit tour (toujours aussi court, 8x20 mn et c'est plié) dans la folie douce de leurs relations et de leur vie. Ce qui a été épargné dans cette nouvelle saison par rapport à la très attachante première mouture : la fantaisie, le ton décalé, l'humour pince-sans-rire, la surprise parfois. Il y a dans ces portraits de jeunes gens déclassés et inadaptés un humour dont seuls les Anglais sont capables, un sens de la situation imparable, une manière de jouer presque monolithique de la part des acteurs qui met d'autant mieux en valeur l'absurde des événements qui leur arrivent. Les retrouvailles entre les deux tourtereaux, et leur difficile réapprentissage l'une de l'autre va passer cette fois par un troisième personnage, tout aussi dingues qu'eux : Bonnie, jeune fille assoiffée de vengeance après le meurtre de son soi-disant petit ami (en fait, un prédateur assez beauf qui abusait d'elle) par Alyssa et James dans la première saison. On croyait ces derniers déjà bien marqués par le nihilisme et la dépression ; on ne connaissait pas encore Bonnie, véritable tâche de la vengeance aveugle, qui tue tout le monde sauf ceux qu'elle cherche à abattre, qui ne parvient jamais à accomplir ce qu'elle veut, et qui va finir tout aussi paumée qu'eux. Il suffit de voir son costume pour savoir qu'elle n'ira pas très loin dans le meurtre prémédité.

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L'action de cette deuxième saison se concentre sur un petit bout de territoire boisé, au sein duquel nos trois protagonistes vont se menacer, s'aimer, s'engueuler, et surtout croiser une faune de seconds rôles décalés et barrés. Dans ses meilleurs moments, la série sait montrer des scènes doucement folles, qui fustigent sans en faire trop le monde contemporain et son inadaptation aux héros. Il y a par exemple un pharmacien féministe parfaitement poilant, auquel la série consacre quelques scènes parfaitement tenues, hilarantes et d'un rythme parfait. Malheureusement, et ça on l'a perdu d'une saison à l'autre, il y a aussi des scènes lourdaudes, avec des personnages too much (un tenancier d'hôtel) qui appauvrissent l'univers joli et coloré de la série. Les auteurs y sont allés trop fort dans l'humour macabre et les réactions inattendues, et certaines fois on devine leurs efforts derrière tout ça. Le personnage d'Alyssa, notamment, est beaucoup moins attachant, trop dure, trop désabusée. En s'enfermant ainsi dans ce petit espace, la série se répète souvent, piétine et a du mal à raconter une histoire assez forte. On aime les petits détails (l'urne funéraire portée du début à la fin par James, le petit jeu très Stan Laurel de Alex Lawther), mais le plan d'ensemble est flou, tristoune et mal dessiné. On dirait que la dépression latente de tous les personnages (la première saison était sur la résilience et l'amour fou, la deuxième est sur la dépression) influe sur le film lui-même, cassant le rythme et le faisant tomber plus d'une fois dans le gris là où on attendait des couleurs criardes. Un peu déçu, oui, par cette suite tristounette, qui garde encore de beaux éléments mais qui manque de charme.

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