Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
15 janvier 2020

Au-delà des Grilles (Le Mura di Malapaga) (1949) de René Clément

vlcsnap-2020-01-15-11h13m09s974

On ne le laisse pas tomber notre gars Clément même s'il nous sert des romances un peu tièdes. Arf, plaisir tout de même de découvrir Gênes en ruines et Gabin au diapason - pas rasé, dépité, sortant tout droit d'un féminicide (bah elle avait 22 ans, elle voulait partir avec un type de son âge, j'ai serré... Ouais, ça n'excuse rien, hein, on est d'accord ?). Jean, en fuite donc, parvient à s'extraire d'un bateau dans ce port de Gênes avec un objectif : se faire soigner sa molaire - on sent la tension dès le départ. Gabin met des plombes avant de trouver un dentista (il parle aussi bien italien que moi serbo-croate) et l'on se dit qu'on part sur un faux rythme... Le temps de purger sa rage de dents (et sa rage tout court), voilà notre bon Jean sans une thune (il vient de se faire voler par un Italien - tous des voleurs, je vous apprends rien) qui hésite entre aller au commissariat pour se faire arrêter et un plat de pasta. Les pasta l'emporteront et cela lui donnera l'occasion de faire connaissance d'une serveuse bien aimable, Isa Miranda (plus dans ses âges) ; bah, elle aussi elle a ses problèmes (un ex mari qui veut lui enlever sa fille) et elle est bien contente de trouver notre Gabin pour faire rempart ; les deux erreront en ville, tenteront de flirter pour le plaisir et d'imaginer le temps d'une balade un avenir - mais le flic rital veille et le Jean risque, à Gênes, de ne trouver un plaisir que momentané...

vlcsnap-2020-01-15-11h17m38s030

vlcsnap-2020-01-15-11h13m32s285

Alors oui, ça se traîne un peu, les dialogues de Aurench et Bost alignent les poncifs (oh tu sais, hein, la vie... chacun ses problèmes, c'est sûr... mouais faut faire son petit bonhomme de chemin, quoi...) et Clément tente tant bien que mal de créer une étincelle entre ces deux désillusionnés de la vie - Isa s'accroche, Gabin s'en branle un peu même s'il fait bonne figure (on ne peut pas dire non plus qu'il soit rongé par les remords, le bougre (Gabin, quoi, merde, fataliste) ce qui ne rend pas franchement le type sympathique...). Et j'ai malheureusement déjà l'impression d'avoir tout dit, mince... Il y a bien cette chtite fille qui tente de mettre un peu de vie dans ce film (elle aide Gabin dès le départ dans ses rues étroites, puis le déteste car les voisins cancanent sur lui, puis tente à nouveau de lui venir en aide en voulant empêcher les flics de lui mettre la main dessus). Elle a un petit côté intrépide (quand elle sillonne toute la ville pour prévenir les amants du risque, déjouant les flics aux aguets) qui donne un peu de luminosité au film, mais c'est bien la seule ; Gabin rumine, dépense du blé (quand il récupère finalement sa valise laissée sur le bateau) avec un je m'en-foutisme évident, et même rasé de près demeure aimable comme une porte de prison. Ça tombe bien, me direz-vous, puisqu'il risque de s'y diriger tout droit : cela donnerait, n'en déplaise aux romantiques italiens à deux balles, un tantinet de moralité à la chose – y’avait féminicide, eh oui... Des amants un poil désœuvrés et une œuvre un peu trop poussive qui ne fait pas particulièrement briller la filmo de Clément (qu'on aime par ailleurs, attention !)

vlcsnap-2020-01-15-11h14m48s107

Commentaires
Derniers commentaires