En Route vers Manhattan (The Daytrippers) (1996) de Greg Mottola

Ah c'est quand même tout petit, cette comédie new-yorkaise du canadien Mottola... On en viendrait presque à avoir envie de revoir After Hours après cette « recherche familiale » relativement morne dans les rues de la Big Aple. Le concept est minimaliste : Eliza (Hope Davis, beauté blonde) pense que son mari la trompe... Elle se retrouve embringuée avec toute la famille (la mère, affreusement bavarde, le père, affreusement silencieux, sa sœur (Parker Posey au sommet de sa gloire...) et le copain d'icelle (le gonflant Liev Schreiber)) à parcourir les rues (bureau de Louis, soirée littéraire, soirée privée) looking for Louis. Bien. Cela pourrait donner une comédie trépidante, au moins amusante. Cela ne donne qu'une comédie molle. Des personnages par trop stéréotypés (la mère, à jeter par la fenêtre, se mêlant de tout avec un sérieux de papesse ; Liev et son roman à deux balles), des situations longuettes et ennuyeuses (le type qui raconte sa soirée de drague, le stop-over dans l'appart d'inconnus quand la mère fait un malaise, les discussions entre cette pauvre Eliza et une invitée hystérique à la soirée chez Sandy) et une cocasserie vaudevillesque (Parker trompant, Hope trompée) jamais vraiment drôle...

Il y aura bien sûr un ultime twist, tout cela tendant forcément vers une surprise, mais là encore on tombe un peu des nues : vu la réaction de la plupart des membres de la famille devant "la situation", on a méchamment l'impression (1996 n'étant tout de même pas si loin) d'une ringardise générale... Je balance : Louis trompe bien Eliza... non pas avec une femme, attention, le scandale est dix fois pire : avec un homme !!! C'est incroyable, non, impardonnable même ! Toute la famille (la mère intenable et plus casse-couille que jamais) a du mal à faire front devant "l'offense" et (même si on parvient enfin à lui fermer sa gueule à cette vieille peau) la petite discussion entre Eliza et son mari ne fait rien pour ouvrir le film à une réflexion sur la tolérance... Du coup, le film tombe franchement à plat, sans que l'on comprenne vraiment où le réalisateur (outre l'effet de surprise (comique ?) un peu grossier) veut en venir dans le fond. Une forme basique, un fond guère probant, ce n'était décidément pas vraiment essentiel de prendre cette route...