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21 novembre 2019

La Belle et le Clochard (Lady and the Tramp) de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske - 1955

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Quiconque se tape aujourd'hui un plat de spaghettis avec sa bien-aimée ressent forcément un coup au coeur, et c'est la faute de Disney, qui a définitivement immortalisé le baiser à l'italienne avec La Belle et le Clochard. C'est la scène la plus connue, mais il faut reconnaître que le film a gardé un certain charme avec le temps, et qu'il fait partie des bons Disney, ceux où on trouve toujours une occasion de se marrer (ici, ce sera avec la voix du castor, impayable) ou d'ouvrir un oeil malgré la guimauve d'ensemble. Quelque chose dans les ambiances, toutes chaudes, dans les personnages fun, dans le côté rassurant de la tramette qui ne va pas bien loin dans les dangers, dans l'aspect presque politique de sa trame qui voit les bas-fonds et l'élite convoler en justes noces. Bref, c'est un film tout doux et oecuménique, où les méchants ne le sont pas tellement (un couple de chats siamois particulièrement détestable mais qui ne fera qu'un bref passage, leur maîtresse, Tante Sarah, salope qui déteste Belle mais qui est surtout ridicule, et les employés de la fourrière, qui font leur taff et pis c'est tout), où les gentils sont bons, courageux, stoïques et toujours marrants malgré l'adversité, et où les autres sont pittoresques et rigolos. Ça tombe bien que les personnages soient aussi peu dangereux, parce que du côté de la trame, là aussi, on n'est pas dans les aventures trépidantes : Belle va bien se perdre dans le quartier, mais elle n'ira pas plus loin que 500 mètres autour de sa maison, et elle se verra tout de suite prise sous l'aile du vaillant Clochard. Son odyssée se déroulera dans le secteur rassurant de son quartier, sans plus. Ce qui finalement, pour elle, constituera une véritable épopée. Peut-être Disney se moque un peu des nantis qui ne sortent jamais de chez eux et ne voient pas la misère à leur porte. J'aime voir dans ce film quelques discours politiques de gauche, que voulez-vous.

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Walt se paye le cinemascope pour sa nouvelle création, et il a bien raison, puisque ça permet à son armée de dessinateurs de bien s'éclater sur les atmosphères et les décors, particulièrement spectaculaires dans ce film. C'est très soigné, et ça va de paire avec une galerie de personnages très attachants. Le défilé de toutous de tous poils est délicieux, chacun étant doué du caractère qui correspond à son physique, et affublé d'une voix excellente : c'est le meilleur Disney au niveau du doublage, un festival ! Les deux héros sont également très joliment réussis : Belle, toute mimi avec son beau collier et Clochard, gouailleur sans peur immédiatement sympathique. Le film se rapproche beaucoup du piètre Les Aristochats, mais réussit ici la greffe "mélange des milieux sociaux". On pense aussi à la fable de La Fontaine sur le loup et le chien, le film tendant à montrer au final que la vraie vie consiste à savoir mêler un peu de sauvagerie à la domesticité et un peu de confort bourgeois aux odeurs d'égout. En tout cas, il quitte un peu l'univers très mièvre des adaptations de contes de fées pour présenter un scénario moderne qui, s'il n'est pas très passionnant non plus, apporte une touche de modernité à l'univers disneyen. Bon, La Belle et le Clochard est dans la moyenne des films de Disney, ni complètement emballant ni raté. Charmant, quoi. Et ce castor, quand même...

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