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Shangols
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20 novembre 2019

Paris is burning (1990) de Jennie Livingston

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Voilà un monde qu'avec Gols nous connaissons sur le bout des ongles : celui des blacks gays américains. Livingstone nous fait explorer ce fameux monde des "balls", pardon des bals, où les compétitions font rage entre ces divers "grandes familles" (Xtravanganza, LaBeija, Dupree, Saint Laurent...) dans des catégories presque aussi nombreuses qu'il y a de participants : il y a ceux qui sont "real", les performers de "vogue", les plus sexy, les plus mâles... Bref, on découvre ces compètes qui permettent à chacun de défendre son styyyle, d'être fier de défendre les couleurs de sa maison, de montrer ses fringues, et accessoirement d'être fier de ce qu'il est. On plonge en effet dans cette communauté à part entière avec ses codes, son vocabulaire (si vous voulez tout savoir sur le "reading" et le "shade", suivez le guide) et on fait connaissance avec ces individus qui rêvent de gloire, de fonder une famille, de s'assimiler, de toujours rester différents, d'être accepté, etc... On sent que ce "mouvement" qui a commencé d'éclore quelques années plus tôt dans ces fameuses "houses", dans ces boîtes souvent bondées, a permis à certaines personnes d'entrer dans un monde artistique (comme modèle ou comme chorégraphe - c'est un peu cliché mais c'est un début...) de plus en plus reconnu, hors des frontières de ces endroits, au départ, pour simples initiés. Tout au long du doc on ressent ce besoin dans cette communauté d'avoir des "mères", des sortes de protecteurs, pour venir en aide aux plus jeunes totalement lâchés par leur famille ; pas évident en cette fin de XXème siècle (oui tout est encore loin d'être résolu) de pouvoir afficher, même à New-York, sa "différence" (par rapport à la soi-disant norme), ses "orientations" ; cette communauté s'est construit un véritable refuge pour s'exprimer et son influence (via les concours de break dance et le fameux « voguing ») sur le fameux mainstream est aujourd’hui sans conteste possible. On pénètre un monde où il n'est pas simplement question de l'incontournable cliché du "drag-queen avec des plumes aux fesses" (merde, je parle comme mon père) : il s'agit bien là d'un univers à part entière, avec ses figures, ses célébrités, et ses influenceurs – où porte-t-on aussi bien le costume ?, je pose simplement la question. Paris brûle-t-il ? est, sans question possible, un film définitivement dépassé. Belle transition : du courlis égyptien à un monde gai comme un pinson qui fait son nid.   

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