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6 novembre 2019

Quatre Garçons dans le Vent (A Hard Day's Night) (1964) de Richard Lester

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De la comédie musicale au film musical (je vais faire un micro-cycle, tiens, sur le thème, ça vous apprendra), il n'y a qu'un pas (de danse). Nous voici donc devant ce fameux Quatre Playmobil dans le vent de Lester : Paul, John, Ringo (et ses yeux de cocker malade) et George seraient presque ici interchangeables si ce n'était, une fois sur scène, leurs différents instruments qu’ils tripotent. Le petit groupe, on le comprend, ne fait qu'un (une complicité effective qui rendrait malades les membres d'Oasis) et doit prendre ses jambes à son cou pour échapper à chaque sortie à ces dizaines de femmes hurlantes, hystériques, folles, fans... Nos quatre z'amis donnent, c'est le moins qu'on puisse dire, tout du long, la dangereuse impression d'être constamment enfermés (dans un wagon, dans la cage d'un wagon, dans un appart, sur un plateau...) n'ayant en fait qu'une idée en tête : s'échapper !!! Pour aller danser parmi les djeune's (ils s'agitent tellement avec leurs petits bras en l'air qu'on dirait Gols dansant sous coke (je ne peux qu'imaginer, bien sûr)), pour aller s'ébrouer dans l'herbe comme de jeunes chiots, voire même, pour le plus aventurier, pour aller jouer les touristes dans la rue, incognito... Seulement même là, alors même qu'il ne fait rien de mal le bougre, il finit chez les flics (qui veillent au grain. Quelle époque déjà castanerisée !)... Bref, on a l'impression que ces jeunes, eux-mêmes épris de liberté, font passer dans leur chanson un petit vent... de liberté, ce dont on avait sacrément besoin à l'époque... Faut reconnaître que pour le reste, ces quatre garçonnets sont plutôt lambda (c'est en tout cas apparemment ce qu’il fallait suivre dans le cahier des charges) : pas de drogue, pas d'alcool, pas de partouze, il y en a même un, putain, tellement il s'emmerde, qui lit. Trop fun, les Beatles... Même s'ils sont entourés de "personnages plus âgés" qui tentent de les remettre dans le cadre (dont le grand-père de Paul qui est surtout là pour faire des remarques acerbes), ces quatre jeunes n'apparaissent pas franchement comme des sauvageons ultra-rebelles qu'il faudrait sans cesse canaliser. Bref, des jeunes gens bien sous tout rapport.

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Alors (ça sent la déception, déjà...), c'est vrai que le film est assez rythmé, que le monteur a dû avoir du taff tant Lester aime à multiplier les angles de prise de vue pour donner un côté trépidant à la chose... mais vu le peu de trucs qui se passent (des discussions mornes, des rebondissements inexistants), on s'embête un peu. Heureusement, heureusement, et ce même si malheureusement, on ne les voit jamais en phase d'inspiration, de création, il y a cette musique, qui, dès la première note, dès la première petit nuance mélodique frappe juste (je ne suis pas un fan invétéré mais tout de même, quoi, merde, The Beatles). Certes, dans chaque chanson le mot love est utilisé sous toutes ses formes, semble même être de toutes les phrases. Je rappelle que Corneille avait lui aussi un vocabulaire assez limité (c'est quoi le rapport ? Je sais pas trop, je dis juste) et que la magie musicale malgré des paroles relativement simplistes fonctionne toujours, for ever. On passe une heure trente un peu les cheveux dans le vent sans trop apprendre grand-chose finalement sur le phénomène, mais cette petite parenthèse d'insouciance colle finalement assez bien avec le propos de Lester : venez partager la vie in de nos quatre génies et vous verrez qu'ils ne se prennent pas plus la tête que vous. Un peu du vent, quoi, mais c'est toujours aussi frais, n’est-il pas ?

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Commentaires
A
55 années plus tard... Avec sa petite bouche en bec verseur de théière, sa chevelure blancheur Wedgwood, Paul Mc Cartney a pris l'aspect d'une old lady anglaise et peut enfin jouer Miss Marple pour la BBC.
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