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4 novembre 2019

La Discrète (1990) de Christian Vincent

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Voilà une petite production Lazennec qui comme qui dirait ne nous rajeunit point. Christian Vincent, pour son premier long, est sous influence rohmérienne et tente de livrer sa petite copie sur le marivaudage. Il peut bien sûr compter sur Lucchini en pleine lucchinisation naissante : il n'était alors pas aussi pénible car le personnage, ses petites mimiques, ses expressions caustiques (« cette bonne femme est horrible », « ce sac est terrifiant »), ses constantes citations, était encore quelque chose d’assez nouveau. Autant dire qu'ici il régale entre son célèbre "elle est immmmmmmmonde" et ses petits airs de dragueurs cultivés atypiques. Face à lui la petite Judith Henry, encore toute fraiche, tente de donner le change et la bougresse n'est pas si mal avec ses petits airs naïfs troublés et sa candeur de jeune fille. Le Méphisto qui a organisé cette rencontre "littéraire" (Lucchini doit séduire une jeune femme prise au hasard et la lourder tout en écrivant parallèlement un journal intime susceptible d'être publié - une vengeance masculine, après une séparation vexante, pas très finaude en soi) n'est autre que le vieux Maurice Garrel qui laisse à penser que chez les Garrel ce ne devait pas être tous les jours la fête du slip : le type semble né pour exprimer la morgue, une tare qu'il semble avoir légué à tous ses héritiers (c'était la pique du jour).

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On se retape la chose 28 ans plus tard, donc, en s'amusant du numéro constant de Lucchini (soit il bavarde sans cesse, jamais à court d'anecdotes littéraires qui viennent de l'espace (…), soit il garde la bouche en cul de poule prêt à l'ouvrir au moindre silence). C'est parfois amusant tant le type fait preuve d'un débit théâtrale unique et tant ses petits "apartés" (des commentaires en off sur tout ce qui lui déplait) sont parfois saignants. C'est un peu systématique, un peu redondant mais cela fait son petit effet même si le personnage est aujourd'hui usé. Ce n'est pas, forcément, aussi bien écrit qu'un Rohmer, ce n'est pas aussi léger, naturel, mais Vincent signe là un petit film romantique à la fin tristounette qui se regarde encore aujourd'hui sans vomir ni dormir (rah, oui, il y a un soupçon de nostalgie adolescente, sans doute... roooh, ça va). Un film discret d’assez bonne facture très vintage.

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