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4 novembre 2019

Le Tambour brisé (Yabure-daiko) (1949) de Keisuke Kinoshita

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Je sentais bien qu'il vous manquait votre petit Keisuke Kinoshita hebdomadaire, eh bien le voilà : il s'agit cette fois-ci d'une histoire de famille et quelle famille (trois fils, trois filles) et surtout quel père (totalement tyrannique, con comme un citron). C'est ce sombre idiot qui croit diriger la maison, gueulant tant qu'il peut sur sa femme, ses enfants et ses serviteurs (qui démissionnent en rang d'oignon). Le type, qui ne peut s'empêcher lorsqu'il fait des discours de lever la main tel un petit Hitler de poche, est insupportable, brimant la mère, obligeant l'aîné à travailler pour lui (alors qu'il veut se mettre à son compte) et sa plus grande fille à se marier (avec un type friqué et nigaud). Bref, c'est la gabegie d'autoritarisme familial. Heureusement, dans la maisonnée, chacun en a pris son parti, à l'image du musicien du clan qui brode des chansonnettes hilarantes (enfin faut aimer la culture nippone…) autour de ce père plus bruyant que méchant (le fameux « tambour cassé » du titre), ou de la jeune artiste du groupe qui passe son temps à réciter Hamlet et toutes les répliques à charge du père. Il y a donc de la vie, de la joie dans cette maison cossue quand ce tyran n'est point là pour hurler... Seulement voilà, le pater prend de plus en plus de place et ses enfants, même la mère, se rebellent... L'ainé part avec sa tante pour se lancer dans un business de boîtes à musique, la plus grande fille tombe amoureuse d'un peintre et rompt avec son idiot de fiancé et la mère quitte le foyer conjugal alors que le père pète les plombs et menace de la frapper (un sombre con, on l’a déjà dit). Le père (qui fait banqueroute dans la foulée) se retrouve gros Jean comme devant... heureusement que ses enfants ont prévu d'aller le repêcher pour lui donner une seconde chance.

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C'est assez virevoltant, ces six enfants qui circulent comme des flèches dans cette maison souvent sens dessus dessous à cause des crises de nerf du père. Ce dernier semble s'amuser comme un petit fou à jouer les emmerdeurs royaux mais il va forcément subir en son temps un sacré revers (rien que la chanson que chante tout le monde dans son dos est relativement caustique : comme si sa connerie faisait dorénavant partie des meubles, était perçue avec une certaine dose de fatalité). Beaucoup de bruit et de fureur dans cette maison où le calme est rarement de mise. Heureusement que la plus grande fille apporte une petite touche de romantisme auprès de son amoureux de peintre (dont les parents qui se sont connus en France chante, avé l'accent, "parlez-moi d'amour" à tout bout de champ) : leur petite escapade nocturne est en particulier de toute beauté (ce magnifique ciel étoilé qui semble les prendre sous son aile) tout comme les petits pas de valse, dans lesquels il se lance, qui font éclater leur complicité ; la jeune femme retrouve enfin le sourire après des années de brimade à obéir au pater familias aussi égoïste qu'avare (il ne pense qu'à l'argent de son futur beau-fils sans penser un brin à sa propre fille). C'est peut-être un peu bavard, un petit peu longuet (on a connu Kinoshita plus efficace) mais on passe tout de même un bon moment avec cette famille diablement patiente (faut se le farcir, le cornard) mais aussi pleine de bon sens et qui saura, en temps voulu, ramener le père sur terre. Joli petit film familial, avec ses micro-drames et ses espoirs.

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