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Shangols
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24 octobre 2019

L'Enfer des Zombies (Gli Ultimi Zombi / Zombi 2) de Lucio Fulci - 1979

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Lucio Fulci était jusqu'ici (au bout de 14 ans de Shangols) absent de notre liste de réalisateurs, ce qui montre bien notre passion pour le gusse. J'ai quand même voulu aller confirmer en ce jour avec ce film de zombies (j'adore le genre) des origines, enfin si on exclut les 14502 films qu'il y a eu avant, des pires aux meilleurs. Cet Enfer des Zombies tente donc maladroitement de faire le pont avec le film de Romero, en montrant comment les fameux morts-vivants ont fait leur entrée en Amérique après avoir pris naissance (mais les morts peuvent-ils prendre naissance ?) dans les Caraïbes. L'affaire commence ainsi par l'arrivée d'un voilier sans pilote dans la baie de Manhattan, avec à son bord un zombie guère avenant dont la première occupation va être de becqueter un flic. C'est donc sous le signe de... Dracula que les choses débutent, avec ce bateau fantôme ; et si on apprécie ces plans presque politiques du Mal pénétrant dans la civilisation moderne, on se dit aussi que Fulci s'emmêle un peu les pinceaux, ce qui n'augure rien de bon pour la suite. Ensuite, nous voilà transportés dans les dites Caraïbes, sur une île-prison envahie par les monstres sanguinaires. Un professeur tente de comprendre le pourquoi du phénomène zombi ; il se moque bien des croyances ancestrales de la civilisation vaudoue, met tout son crédit dans la science, mais la solution lui échappe. Et pendant qu'il cherche, le reste de la distribution se fait boulotter de manière guère hygiénique, quand ce n'est pas énucléer avec une vieille écharde ou broyer les membres dans des rugissements gutturaux. Tous tombent, tous reviennent à la vie pour se dévorer à nouveau, c'est le cycle de l'existence. Des mecs déguisés avec des vieilles fourrures récupérées d'un vague péplum et recouverts de croûtes de fromage pour faire moisi traversent l'écran l'air hagards pour nous foutre les chocottes ; et Fulci, loin de tenter de cacher l'amateurisme, vous filme ça frontalement, totalement confiant dans son potentiel de dégoût et dans la puissance du gore, même cheap.

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C'est misérable. Fulci est l'objet d'un culte chez les amoureux du cinéma gore et bis, et je continue à me creuser la tête pour savoir pourquoi. Tout, absolument tout, est raté là-dedans. A commencer par les acteurs : complètement dilettantes, jouant comme des cochons des situations particulièrement improbables, il faut dire aussi qu'ils ne sont pas gâtés par le dessin de leurs personnages. Les filles sont dindasses et réduites à leur plastique (que le bougre regarde avec appétit, voire concupiscence, voire crapoterie), se jettent sans vergogne dans la gueule du loup et se contentent de jeter des regards terrorisés tout en serrant le biceps de leur partenaire masculin ; ceux-ci sont cantonnés à leur visage parfait mais crétin, serrent les dents et abattent du zombi sans jamais apercevoir les solutions pour se sauver (par exemple : fuir). Côté scénar, on n'est pas plus heureux, avec cette histoire qui part dans tous les sens, en ne comprenant jamais que le genre "zombi" est le terreau idéal pour parler politique : Romero l'avait compris, Fulci, lui, traite la chose sans aucune profondeur, tirant vaguement des fils laborieux (ici une allusion à l'histoire des conquistadors, là une piste sur la violence éternelle, etc.) Complètement privé de rythme, monté au petit bonheur, accompagné d'une musique complètement inepte qui mélange délires électro et inspirations new-age, L'Enfer des Zombis est assez inregardable, complètement con et constitue une injure au genre.

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Ne ressortent de ce gloubi-boulga kitsch que deux séquences, ou plutôt une séquence et un plan. La séquence, c'est une improbable plongée sous l'eau de la gorette principale. Après s'être dessapée, bien entendu, elle plonge et tombe nez à nez avec un mort-vivant de la plus belle espèce, qui veut la grignoter et se trouve un moment enlacé à elle (l'adolescent se la touche discrètement), avant de lutter contre un requin qui lui boulotte le bras. C'est aberrant mais il faut reconnaître que la scène est marrante et joliment menée. Le plan, c'est un crabe qui traverse l'écran avant qu'on aperçoive un zombi qui avance vers nous : la démarche des deux est voisine, c'est amusant. Notons tout de même que le film est parfois bien cadré. Ajoutons à cela quelques moments gore troublants par leur frontalité, ou en tout cas dont on devine qu'ils aimeraient l'être : l'oeil d'une fille percé par une écharde, ou un groupe de zombi qui dévorent avec appétit la même fille, filmé sans aucune gêne. Voilà. Sinon, on reste sidéré par ce navet de série Z'.

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