El Camino : un Film Breaking Bad (El Camino : a Breaking Bad Movie) (2019) de Vince Gilligan

Je ne savais pas vraiment à quoi il fallait s'attendre avec ce petit bonus sur cette série qui a fait nos beaux jours mais le moins qu'on puisse dire c'est que s'attendre à rien eut été à coup sûr le meilleur choix... « Pourquoi ??? », s'entend-on dire alors que le générique est à peine tombé... Pour donner un premier rôle à Aaron Paul au chômage ? Pour démontrer que tout exercice de ce genre est voué au plantage ? Pour faire comme si on pouvait retrouver l'esprit culte de certains épisodes en diluant tarantineusement des scènes au max ? Le moins qu'on puisse dire c'est qu'après un départ gentillet (de sympathiques et originaux angles de prises de vue, des dialogues référencés qui fusent), la petit machine qui alterne flash-back (comment Jesse s'est échappé de sa cage - j'ai dû d'ailleurs dormir car je ne sais plus comment il a fait avec l'autre gus - ou la scène n'est pas montée...) et présent narratif (Jesse cherche de la thune pour s'évanouir dans la nature… et ça dure des plombes) tourne vite à plat. On sent que le réalisateur, en voulant rallonger certaines scènes comme pour retrouver le feeling et la coolitude de l'époque, n'a en fait pas grand-chose à dire - en deux minutes, on aurait pu aisément abréger certaines séquences qui en font trente. On retrouve au passage certains caméos obligés de la série mais on sent que c'est plus pour respecter le cahier des charges (la scène avec Bryan Cranston qui ne sert franchement à rien) que pour apporter du grain à moudre : le scénario s'enlise, l'action est rare (on pense que le réal va se faire un point d'honneur à ne pas tomber dans la violence gratuite... avant une scène où finalement ça charcle, comme pour booster (enfin...) le dernier quart d'heure) et on s’ennuie. Jesse, tout meurtri de la tronche et intérieurement, finit par disparaître en Alaska (je balance la fin, vous n'allez pas non plus perdre votre temps avec la chose) et on espère qu'il va définitivement disparaître sous la neige. Ce retour n'apporte rien. El culto ramollo.