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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
6 octobre 2019

Yves (2019) de Benoît Forgeard

Il faut bien parfois s'essayer à de nouveaux réalisateurs français qui tentent de s'immiscer dans le registre de la comédie. Juste s'essayer alors. Yves n'est pas nul : on ne peut nier une certaine originalité à faire dans la comédie déjantée en prise avec le monde moderne – au départ tout du moins ; Forgeard décide donc de créer un frigo bourré d'intelligence artificiel qui va avoir de plus en plus d'influence sur son propriétaire - un petit loser geek qui fait du rap de daube. Spike Jonze, avec le futé Her, était déjà passé par là avec beaucoup plus de finesse. Forgeard, lui, flirte avec le beauf pour en rire, en tentant de trousser une histoire d'amour à trois entre ce petit mecton, le frigo (Yves) et la miss météo Dora Tillier au physique avantageux mais aux qualités d'actrice très très limitées (c'est elle, au nom de son entreprise high-tech, qui est en charge de la supervision de Yves chez ce rappeur raté). Bien. Le frigo crée des chansons à succès, succès qui monte à la tête de notre rappeur, qui a une histoire d'amour avec Dora, mais cela se passe mal, on a même droit à un procès sur les droits d'auteur (le frigo ou le rappeur ?), qui fait éclater cette relation à trois... Avant un final immense où Dora la tête dans le congèle se fait prendre par derrière par son rappeur pendant que le frigo éjacule des glaçons. Oui, c'est glaçant. Même avec la caution Philippe Katerine (on sait qu'avec lui tout peut toujours dérapé), on se sent plus souvent qu'à son tour très mal à l'aise. Un humour de beauf, du rap de merde, des dialogues crétins, après tout, pourquoi pas il faut bien tenter de se faire un chemin dans un genre. Le problème c'est que pour une ou deux vannes inattendues, on doit se taper 100 minutes d'un pathétisme terrible... Le gros problème de Forgeard, m’est avis, c'est qu'au lieu de rester dans la dérision pure, on a l'impression qu'il prend son sujet finalement très au sérieux... ainsi que ses personnages... Du coup, plutôt que d'être dans le grand n'importe quoi délirant (qui manque au cinéma français), on flirte surtout avec la vulgarité bêtasse, adolescente et la facilité crasse... On finirait presque par plaindre cette pauvre miss météo castée uniquement pour exhiber son anatomie... Se retrouver à baiser avec un frigo même Gaspard Noé n'aurait pas osé, je crois. On ressort d'Yves avec la gueule de bois, en se demandant bien comment on est parvenu à subir un tel déballage d'inepties sans craquer en cours de route. Honte au fréon.

vlcsnap-2019-10-06-10h17m01s465

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