Monsieur et Madame Curie (1956) de Georges Franju

Je veux bien admettre qu'on est parfois là où on nous attend le moins - si quelqu'un nous attend. Eh oui, un petit court annuel du gars Franju, ça fait pas de mal ; aujourd'hui, chers auditeurs, vous apprendrez tout sur la façon dont Marie et Pierre Curie ont découvert le polonium et le radium - en soirée, cela fait chic. Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est surtout la Marie qui bosse : et vas-y que je te mets des produits chimiques dans un bécher (je n'ai pas séché les cours de chimie, moi), que je te fais des pyramides de fioles, que je te remue des bassines pleines d'eau bouillante pour extraire mon nouvel élément chimique qui brille dans le noir... Tout cela dans une grange toute pourrie, sans masque, sans protection, à la force du coude. Marie et Pierre (petit opportuniste, va) semblent tous contents d'avoir découvert un nouvel élément (on parlait pas de radiations dangereuses pour l'homme encore, on était inconscients et libres alors...). Enfin, jouasses, il faut le dire vite quand on voit leurs tronches même pendant les vacances avec leur deux gamins dans la vallée de la Chevreuse - cela ne portera d'ailleurs pas chance au Pierre qui passera sous une roue le lendemain. Du documentaire pédagogique comme on en fait plus, aussi distrayant qu'un discours de Raymond Barre. Ici, on est dans le sérieux avec reconstitution au micron, que ce soit dans les accessoires, les dessins à la craie ou encore le décor triste comme la mort. Bon, me voilà imprenable dorénavant à tout quizz sur les Curie. LE RADIUM !