Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
6 septembre 2019

Le bon Démon (Zen-ma) (1951) de Keisuke Kinoshita

vlcsnap-2019-09-06-15h36m41s618

Toujours un plaisir de retrouver ce bon Kinoshita dans sa veine romantico-mélo-dramatique. Au départ, une belle histoire d'amitié entre deux journalistes, l'un plus aguerri (Masayuki Mori as Nakanuma), l'autre au début de sa carrière (Mikuni). Les deux se voient offrir la possibilité d'une histoire d'amour avec deux sœurs : l'ainée (la racée et décidée Chikage Awashima, fidèle de Kinoshita, dans le rôle de Itsuko), est sur le point de divorcer et aimerait renouer avec son vieux pote Nakamuna (et plus si) ; la cadette, Mikako, jeune fleur sur le point d'éclore, a quant à elle la tête qui tourne pour Mikuni. Tout pourrait se passer pour le mieux dans le meilleur des mondes si la maladie était exempte de cette chienne de vie et si la faiblesse des hommes pouvait se dissoudre dans le passé. Trois belles histoires en devenir et au final trois foirages à en pleurer. Ce "bon démon" du titre ne laisse, à la réflexion, pas passer grand-chose...

vlcsnap-2019-09-06-15h38m40s217

vlcsnap-2019-09-06-15h39m06s411

Il y avait pourtant à l'origine une belle exaltation : chez ces deux journalistes qui sont prêts à aller titiller un ponte (dont la femme vient de le quitter... une histoire personnelle ou quelque chose de plus louche se cache-t-il derrière ?), chez cette jeune Mikuni qui flashe en deux temps trois mouvements sur notre reporter en herbe, chez cette volonté de faire renaître une amitié chez nos deux anciens amis qui n'ont jamais pris la peine d'être amants... On apprécie les discussions apaisées, la complicité naissante et renaissante chez ces deux couples qui ont devant eux une belle promesse d'avenir. Pourtant les nuages sont déjà présents : une direction de journal qui aimerait sacquer Nakanuma, une ancienne amante de ce dernier un peu collante (mais aimante), une maladie des poumons menaçante chez la jeune Mikako, et un mari manipulateur, ponte haut placé, qui n'est pas prêt à laisser partir sa femme (Itsuko) sans condition... Des menaces qui sont là mais qui ne devraient en rien effrayer nos deux hommes totalement revigorés par ces promesses sentimentales. Malheureusement, quand ça veut pas, ça veut pas... Nakanuma, sans grands principes moraux dès lors que cela l'arrange, risque de froisser le jeune et volontaire Mikuni. Celui-ci, la tête un peu près du bonnet dans les moments tendus mais véritable chevalier blanc de la morale, risque quant à lui d'être non seulement touché par les décisions une peu légère de son ami et mentor mais aussi par cette maudite fatalité : la santé de Mikuni décline à vitesse grand V et le pauvre risque bien de n'avoir aucune chance de consommer cet amour naissant.

vlcsnap-2019-09-06-15h39m45s986

vlcsnap-2019-09-06-15h40m24s143

Et tombe la neige... La maisonnée de la chtite Mikuni, reculée dans les montagnes où son père attend tranquillement la mort, est sans cesse balayée par des flocons que l'on verrait bien faire table rase du passé, du présent pour préparer sereinement l'avenir. Mais l'avenir, pour nos quatre protagonistes principaux semble bouché. Si Mikuni ne peut s'en prendre qu'au ciel, Nakanuma, un rien opportuniste, ne pourra s'en prendre qu'à lui et, beau joueur, se retirera du jeu pour méditer ses erreurs. Ça sent le drame plus que le mélo, un drame qui arrive et qui repart sur la pointe des pieds laissant chacun des personnages dans sa solitude et sa tristesse. Putain, ça sentirait presque l'hiver et le sapin si Kinoshita n'avait pas pris soin de dérouler avec tact et une parfaite maîtrise cette petite mécanique sentimentale qui se grippe. Kinoshitesque par ce mélange de joie doucement éteinte et de tristesse soft. 

vlcsnap-2019-09-06-15h42m23s459

Commentaires
Derniers commentaires