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Shangols
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25 juin 2019

The wonderful, horrible Life of Leni Riefenstahl (Die Macht der Bilder : Leni Riefenstahl) (1993) de Ray Müller

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La vie de Leni Riefenstahl ressemble à une sorte d'étrange plongée en enfer : après un passage par la danse, elle connut les sommets (montagneux et cinématographique) devant la caméra de Fanck et Pabst, flirta avec les sommets du pouvoir (nazi) avec Le Triomphe de la Volonté (récompensé d'un prix par la France par des personnes qui eurent indéniablement le nez creux...) et les sommets sportifs avec son documentaire sur Les Jeux Olympiques (nazis) avant de connaître une indéniable traversée du désert (au Soudan, auprès de tribus tout en muscles - le parallèle est trop facile, on ne le fera pas) et de connaître les fonds marins (pour finir bouffée par les requins ? Pas forcément... On la voit plus s'extasier à 90 ans sur les raies...). Deux choses transparaissent indéniablement dans ce documentaire rythmé par des interviews sans tabou (enfin presque) de la cinéaste : d'une part son indéniable talent artistique, cette inventivité indiscutable dans sa façon de filmer (le long passage sur le tournage épique des JO de Berlin montre toutes les choses qu'elle a créées au niveau du tournage d'événements sportifs) ; et d'autre part son caractère bien trempé, ses nerfs d'acier et son incapacité à pouvoir reconnaître de quelconques erreurs dans son parcours... Jusqu’au bout elle se définit comme une personne de son temps, témoin de l'histoire de son époque et même si elle ne cache pas une certaine affinité (humaine...) avec Adolf, elle n'admettra jamais être tombée dans la marmite nazie : pas de propos antisémites, pas d'adhésion au parti, et donc qu'on cesse de l'emmerder avec cette image qui lui colle à la peau depuis la fin de la guerre ; elle ne fut jamais l'amante des puissants (ah ?) et même la France l'a récompensée en 1937 pour ses talents cinématographiques – la France, merde, ce qui prouve bien que. Et vas-y que je me lève et que je m'énerve.

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On sent que le gars Müller ne fut pas toujours à la fête pour pratiquer ses entretiens : avis tranchés de la Léni sur la façon de filmer du sieur (pas au niveau, certes), répliques cinglantes dès que les questions se font trop pressantes sur ses accointances avec le Troisième Reich (j'ai rêvé où elle pousse à un moment le type ?), le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne faut guère la titiller sur certains points - elle a vite tendance à monter sur ses grands chevaux, la bougresse... Bon. Au-delà de ça (ce qui n'est pas rien), on prend un certain plaisir à la voir évoquer ses premiers films sous l'oeil de Fanck (et son amour de la montagne), à voir son œil qui pétille dès qu'il est question de montage et de prises de vue (elle a inventé le cinoche ou quoi ? restons humble, hein), ou encore à la voir discuter avec ses deux anciens cameramen de tout ce qu'ils ont réussi à imposer sur le plan technique auprès des responsables des JO en 36 (des trous dans le sol pour filmer les sauts en hauteur à la caméra immergée dans les bassins). Des modèles formels et esthétiques, difficile de ne pas vouloir l'admettre... Bon, à la fin de la guerre, on sent qu'elle eut moins le vent en poupe (elle fut jugée comme simple "sympathisante' du régime et échappa donc au pire), aussi bien artistiquement que professionnellement. Elle acheva pourtant à la fin de la guerre un drôle de projet sur une danseuse espagnole en milieu bavarois (je la fais courte), où l'on sentait là encore le soin extrême porté aux effets visuels (elle te sort un noir et blanc "bleuté" de la plus belle eau) ; préparant avec un soin démoniaque chaque plan, chaque objectif de caméra, chaque angle, la Léni fit preuve tout au long de sa vie d’un vrai savoir-faire pour mettre en scène de façon spectaculaire et artistique le moindre de ses sujets... Un sens du perfectionnisme, aussi, qui l'empêcha apparemment par la suite d'achever certains de ses projets (un film sur les tribus soudanaises ou sur ses explorations sous-marines). Un doc au final qui tente avec une certaine objectivité d'évoquer aussi bien les talents de la cinéaste que son passé des plus troubles auprès des types tamponnés d'une croix gammée. Un personnage, pour le meilleur (sa vision cinématographique) et pour le pire (son sens de « l'opportunisme » (doux euphémisme) qu'elle est absolument incapable de renier (on fit juste appel à elle car elle était la meilleure - bien...).

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Commentaires
B
Pfffffffffff, Westerner toi-même, d'abord.<br /> <br /> Kedalle que t'entraves, dans les trombines gémellaires d'Al et Stevie ?! C'mon, là c'est tellement frappant: http://nylon.net/sabrina/pix/Q-Z/sabrina-steve-bowtie-handpocket.jpg ...période '83, "Fesses scarifiées" de l'autre moule de B2P, toussa, là. <br /> <br /> Bien mimi, l'Escort-Sabri, au passage.<br /> <br /> Qui c'est, William Baldwin ?
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M
Totalement à l'ouest, l'homme de l'Est, là, le dénommé Padchénou ci-dessus. <br /> <br /> Steve Cochran frère utérin d'Al Pacino ? (ça sonne strange, " utérin d'Al", non?)<br /> <br /> VA PAS, NON ! ! ? <br /> <br /> Rien à voir du tout. <br /> <br /> <br /> <br /> En revanche, Ryan Goslin et William Baldwin, z'ont bien le même air qui veut attraper des mouches pour s'en servir de Valda. <br /> <br /> William et Ryan, frères de mentons qui tombent.<br /> <br /> <br /> <br /> Et sinon, dans le genre "sourire carnassier, paupière lourde et lasse, narine ironique".... je dirais que Howard da Silva et Otto Preminger... <br /> <br /> Oui, hein ? Ou, sinon frères, au moins voisins de palier anthropométrique.
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C
Allons, allons, un peu de sérieux au milieu de ces fadaises coustaldo-bavaroises... <br /> <br /> J'ai trouvé des nouveaux jumeaux: Steve Cochran et Al Pacino.<br /> <br /> Frères utérins, les mecs ?! C'est obligé.
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S
Je ne dirais pas sous le charme mais en tout cas il fait pas vraiment le malin, le gars... On sent qu'il ne veut pas la vexer pour aller au bout de son entretien et du coup il lui passe un peu ses caprices (de vieille dame ? Ouh, elle avait pas l'air de se laisser faire déjà avant)... Du coup, oui, elle n'a pas vraiment de "résistance" (hum) en face d'elle, ne permet guère qu'on lui parle de politique - "ça ne l’intéresse pas" (alors qu'en "off" avec les 2 caméramen elle ne fait que ça) et biche quand on lui dit qu'elle a tout inventé... Muller, non, pas partisan, mais un peu tendre face à la Léni fiente.
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M
Gerbante. Et foutrement, pitoyablement, prétentieuse en plus. La meilleure ? En pompière gros sabots, c'est sûrement vrai.<br /> <br /> Qu'on cesse de lui parler "de tout ca'', dit-elle. Mais qu'on cesse même à jamais de parler d'elle. <br /> <br /> Quand ce film est passé sur Arte il y a une douzaine ou quinzaine d'années, Bernard Eisenschitz avait analysé (et intelligemment démoli en passant) son type de cinéma. Bien raison. C'est vomitif et moche. <br /> <br /> Ceci dit, je sais pas vous, mais j'avais trouvé le documentariste Müller sous influence (pour ne pas dire sous le charme) de la bonne femme. Particulièrement évident à la fin, où la caméra traine des plombes sous l'eau, avec la vieille qui caresse la poiscaille. Il semble fasciné, le mec. <br /> <br /> Dans le même genre, dans un autre genre, il y a cette expo en ce moment à Paris au Grand Palais. Là aussi, le pompier au service d'une (autre) la dictature. Logique : l'expo s'intitule "Rouge"
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