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18 juin 2019

Randy le Solitaire (Randy Rides Alone) de Harry L. Fraser - 1934

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Un western pre-code avec un John Wayne prépubère, ça se tente, d'autant que Randy rides Alone est suffisamment court pour supporter une vision même morne. Et mornitude, malheureusement, il y aura au cours de ces 53 minutes longues comme un jour sans pain. Le film apparaît très curieusement fagoté, avec ses sons faits à la bouche (cataclop, font les chevaux ; paf, font les coups de poing), sa musique anachronique balancée au petit bonheur la chance et ses aspects encore très "cinéma muet". Même le méchant principal se fait passer pour un muet, et rythme le film avec ses petits papiers qu'il utilise pour s'exprimer, palliatif aux inter-titres d'antan. Le film a l'air d'avancer à vue, Fraser compensant les problèmes techniques ou ceux de scénario avec trois élastiques et un trombone ; ça se voit hélas pas mal, et on grince souvent des dents devant les faux rythmes et les grosses ellipses de narration. En parlant d'ellipses, d'ailleurs, là aussi une curieuse manière de laisser des trous béants dans le scénario (comment John Wayne s'échappe-t-il de la traque du shérif et de ses adjoints ? pourquoi ne tue-t-il pas les vilains quand il en a l'occasion ?) mais use par ailleurs d'un rythme lentissime pour raconter tout ça : si un type monte à cheval, on met 17 minutes à nous le montrer avant qu'il ne disparaisse de l'écran. L'essentiel du métrage est donc ainsi complètement vidé de sens et de nerfs, comme si les acteurs étaient sous Prozac.

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Bon, notons quand même les qualités de la chose, essentiellement groupées sur les dix dernières minutes un peu plus remuantes. D'abord, notre bon John Wayne, déjà impeccable avec son sourire même dans les pires situations et sa démarche étrange (manière de montrer que ses parties génitales sont très importantes ?). Il interprète ici un justicier pris malgré lui pour le coupable d'un braquage foireux. Il va devoir prouver son innocence tout en traquant les bad guys, en démasquant le muet (qui se déguise super bien en mettant une moustache : personne le reconnaît), et en draguant gentiment la bécasse de service (Alberta Vaughn, pas vraiment le physique d'une belle de l'Ouest). Le tout en affichant un sourire cool. Il va y arriver, mais il lui faudra quand même subir bien des avanies en fin de film, et c'est l'autre qualité de la chose : les cascadeurs font un taff impressionnant. Non seulement dans leur maniement du canasson, très élégant, mais aussi dans la somme de baffes, chutes, dégringolages des arbres et autres avanies qu'on leur fait subir. Il y a notamment une impressionnante acrobaties de la doublure de John Wayne où le gars tombe d'une échelle, se prend un pin, dégringole le long des branches avant de se ramasser lourdement sur le sol, à mon avis c'est un mois d'hosto direct. Pour tout le reste, c'est électro-cardiogramme plat, et on passera notre tour sur ce film banal, mou et sans âme.

Go old west, here

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