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26 mai 2019

Miracle au Village (The Miracle of Morgan's Creek) (1943) de Preston Sturges

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On aime bien Preston Sturges même si lorsqu'il tente de jouer avec le burlesque, on ne le sent pas toujours complétement à sa place. Attention, avant de se faire tirer dessus, il est bon de préciser que ce film se joue à l'énergie et qu'au départ, on trouve la chose assez réussie.  Mais bon avant de s’emballer, l'histoire, first, en deux mots : Betty Hutton est une jeune donzelle qui aime à sortir... Après une folle nuit durant laquelle elle est passée de soldat en soldat (l'appel du front, une ultime fête avant le départ), elle se réveille un peu gênée aux entournures : elle apprend d'une part qu'elle s'est mariée (mais avec qui ?) et d’autre part qu'elle est enceinte (mais de qui, le double doute étant  permis). La seule façon pour elle de garder les apparences serait de se marier avec le ptit gars qui lui tourne depuis toujours autour Eddie Bracken... Encore faut-il d'abord divorcer - et cela va s'avérer diablement compliqué.

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Bon, on est dans la comédie pure et les acteurs sous acide font tout leur possible pour charger la mule : Betty Hutton en fofolle hystérique, Eddie Bracken en concon bègue qui panique à la moindre petite pression (I see black SPOTS !) et le père de la Betty en vieux bougon tout autant hystérique (quand il tente de donner un coup de savate au dernier qui passe, il se rétame toujours la tronche de façon spectaculaire - si c'est drôle) ; on pourrait presque adjoindre au trio la chtite Diana Lynn (dix-sept ans au compteur mais interprétant la jeune soeur de Betty de quatorze ans) qui amène également pas mal de peps et de fraîcheur à la chose. Bref. Au départ, disais-je, on prend un certain plaisir à voir ces explosions de joie (youpi, c'est la fête), ces règlements de compte sauvages (le père, célèbre pour ses empoignades dès lors qu'on tourne autour de sa fille : Eddie en fera plus d'une fois les frais), ces situations rocambolesques (pas facile de demander le divorce quand on ne sait avec qui on est marié). Betty a de la gueule, Eddie bug, le pater hurle... Voilà, le problème, quand on est pas dans la demi-mesure, c'est qu'au bout d'un moment tout cela peut paraître too much, voire un peu gonflée à l'hélium. Désolé, ami Preston, mais n'est pas Lubitsch qui veut, et on sent souvent que la chose manque un peu de finesse : beaucoup d'éclats, mais peu de rires. Betty nous saoule, Eddie en fait trop, le père lasse - le burlesque tourne un peu à l''hystérie collective - on peut trouver cela diablement électrisant, certes, ou un brin redondant (je fais, triste sire, un peu partie de la deuxième école). Après, attention, ne me jetez pas dans les ronces : l'ensemble reste agréable à suivre et on s'accroche aisément jusqu'au bout pour savoir comment la pauvre Betty, victime d'une folle nuit, et le bouc-émissaire sacrificiel Eddie, vont bien pouvoir s'en sortir en évitant le scandale (et ce d'autant qu'ils ont le chic pour rendre la situation encore plus compliquée...). On aime tout particulièrement, au cours du bazar, (Sturges, si élégant dans sa mise en scène) ces longs plans qui suivent dans les rues du village les deux jeunes gens discutant (tous les dix mètres, ils enquillent une autre rue et la caméra les suit avec une fluidité redoutable). Malheureusement, on aurait bien voulu être autant charmé pour "l'humour énergétique" de la chose - mais parfois, trop c'est trop et le pauvre Bracken, sûr d'être drôle et un peu en free-lance, ne cesse d’en faire des tonnes... Bon. Un Sturges vitaminé qui n'a pas, à mes yeux un peu filtrant (je m'en excuse), l'élégance et la subtilité de certains de ses précédents films.

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