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24 avril 2019

Le Voyage en Arménie (2006) de Robert Guédiguian

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Guédiguian quitte ses terres marseillaises pour les terres arméniennes. Le docteur Ascaride (apparemment au départ de l'idée, d'après le générique) nous sert de guide en ces lieux pourtant inconnus d’elle, alors même qu'elle est sur les traces de son père – le type est malade et s’est fait la malle sans laisser d'adresse. Elle ne sait rien de lui, d'après son propre père, et elle n'en connaît pas plus sur ce lointain pays d'origine. C'est en fait surtout ce lieu qu'elle va découvrir, plus que son père, rencontrant au passage différentes personnes (Meylan en ponte qui en impose, la chtite Chorik Grigorian coiffeuse-strip-teaseuse qui n'a pas sa langue dans sa poche, Jalil Lespert en médecin pépère, Simon Abkarian en petit businessman qui se la pète...), des personnes qui lui permettront de se « découvrir » et ce dans tous les sens du terme.

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Il est plutôt agréable, plutôt que de chercher à nous étouffer sous des références politico-historico-religieuses, de "visiter" ce pays avec les yeux "vierges" de l'Ariane. Celle-ci se débrouille sans connaître le moindre mot d'arménien, en faisant notamment, au départ, la connaissance d'un vieux chauffeur à la coule, ce qui va, sans être en terrain tracé ou balisé d'avance, l'amener à croiser des individus plus ou moins hauts en couleurs. Une pincée de comédie, de polar louche, voire de thriller (Ascaride, arme au poing, n'est pas totalement crédible, mais la fougue et la foi qu'elle met dans sa colère nous feraient presque oublier tout problème de crédibilité), pour ne pas dire, forcément et finalement, de romance - on ne peut tomber amoureux d'un pays sans... blablabla. Des individus, donc, qui nous font comprendre que ce pays, qui se réveille d'un sommeil communiste, part forcément un peu en vrille d'un point de vue libéral ; une petite mafia locale peu glorieuse a d’ailleurs vu le jour, une mafia qui tente avec les moyens du bord de développer le pays (et de se faire du fric)... C'est un peu vu par le petit bout de la lorgnette mais sans prétention, sans leçon et on reconnaît bien en cela notre Robert. Le film n'est pas avare en paysages et en lieux "cultes" (il doit y avoir un jeu de mot), ce qui rend là encore la visite plutôt agréable à défaut d'être passionnante. Ariane, en découvrant finalement son père, découvre une certaine philosophie de la vie, qu'elle pourra (ou non) faire sienne. En attendant, ce petit voyage initiatique l'aura ouverte à d'autres horizons, d'autres horizons aussi bien intérieurs qu'extérieurs. Même si le rythme (notamment sur la première heure) est un peu mou du genou, on finit par s'attacher à l'énergie de cette simple héroïne qui ne baisse jamais les bras pour mener à bien sa mission - en ayant à la fois jamais d'œillère et tout en continuant de rester fidèle à elle-même. Bon voyage.

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