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22 avril 2019

Un Amour impossible (2018) de Catherine Corsini

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Christine Angot via Corsini se défait de ses maux, de ses mâles (de façon trans-générationnelle) et le moins qu'on puisse dire devant ce petit exposé c'est que la vie de sa mère, en particulier, a été chargée en malheurs plus ou moins digérés, plus ou moins digérables... C'est Virginie Efira qui se charge de ce rôle de mère courage avec une belle vivacité quand elle fut jeune, et une certaine crédibilité quand elle fut vieille (un "maquillage vieillissant" pour une fois assez crédible... Après, Virginie reste pour sa part relativement crédible tant qu'elle ne marche pas. Bref). Imaginez du peu : aimer un homme, tomber enceinte et se faire quitter (on reste dans la moyenne, jusque-là). Virginie continue d'y croire (elle veut que le père reconnaisse au moins la gamine), ne voit le pater que sporadiquement (il est contre le mariage, guère intéressé apparemment par les enfants), élève seule sa gamine (Christine Angot, donc, dit Chantal), change de boulot, déménage, fait sa vie en solo après cet amour déçu dont elle ne se remet pas... Puis elle apprend que le père de sa fille s'est marié et elle doit se battre comme une hyène pour que ce dernier reconnaisse enfin sa fille à la Mairie. Ok. Il le fait. Finalement. Il est même prêt à s'occuper d'elle les week-ends... Ce sera le double effet kiss pas cool : non seulement la chtite Chantal relègue un peu sa mère au placard puis la mère, bien plus tard, bien trop tard, apprendra que le père fut un peu trop proche de sa fille, je ne vous fais pas de dessin, c'est l'horreur... Virginie, après ses petites épreuves, devra encore subir le rejet total de sa fille, la maladie d'Alzheimer (j’ai oublié comment ça s’écrit – blague) de son compagnon rencontré sur le tard, bref, une vraie vie de merde qui ne donne guère foi en l'humanité.

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Le récit, à la Corsini, est soigneusement retracé, les décors et costumes, historiquement, sobrement reconstitués, les acteurs correctement dirigés. Rien à dire si on ne cherche pas une pointe de style et d'originalité. Il n'en reste pas moins que la vie de cette mère, que ces relations (difficiles puis finalement apaisées) mère-fille, pèsent sur un spectateur un peu abasourdi par cet enchaînement de "désillusions", de trahisons. Pour enfoncer le clou, Chantal Angot, jeune femme, y va, vers la fin, de sa petite analyse psychologique et sociétale : mère, ce type, n'a eu de cesse de vouloir t'écraser, socialement, socialement et socialement ; quand ce type n'avait plus de prise sur toi, il s'est servi de moi pour te fracasser, t'enfoncer. On se fait tout petit sur son siège en tant qu'homme devant ce portrait à charge guère reluisant d'un mâle (Niels Schneider assez bon dans ses ambiguïtés) malin, mâtin, effrayant, ignoble. On comprend qu'Angot (qui évoque par le menu, vous me dites si je me trompe, sa propre vie et toutes les saloperies dont elle fut victime) puisse avoir une petite défiance envers les hommes. Un film chargé (émotionnellement), un peu trop lourd, voire, finalement.  Mais honnête.    

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Commentaires
S
Honnête, c'est pour parler de la qualité moyenne. L'ellipse dont vous parlez, en effet, est un peu putassière (même si vu la gueule que la gamine tire en montant dans la voiture avec sa mère on peut deviner que) ; est-ce alors pour ménager une "surprise" finale un peu cradingue ou tout simplement (j'essaie de trouver des excuses) pour dire que la mère (peut-être comme certains spectateurs) n'ont rien vu venir... ? Ça peut se justifier ainsi. Bon, hein, voilà, on ne va pas non plus se chamailler des heures sur l'impression d'ensemble.
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J
Honnête ?!<br /> <br /> Et cette ellipse bien pratique pour instaurer un suspense déplacé au sujet des exactions du père (dont on se doute bien), vous trouvez ça honnête ? Ou délicat ? Ou subtil ? Que dalle... Je parle ici de ce moment où la Chantal dit en voix off, après avoir revu son père adolescente, "et là, il est venu me voir dans ma chambre quand je faisais mes valises". Point. Cut. Puis ont passe à autre chose et on découvre un peu après la fille et le père redescendre de l'hôtel un peu chelou. Tu m'étonnes...<br /> <br /> Depuis le début, c'est Chantal qui nous raconte l'histoire. Mais là, on quitte son point de vue, simplement pour qu'un peu de suspense minable puisse exister... <br /> <br /> Même problème quand le petit copain de Chantal vient raconter à sa mère l'horreur que cachent les relations avec le père. Problème de point de vue. Qui peut raconter ça ?<br /> <br /> <br /> <br /> Quant à la fin, avec l'analyse minable d'Angot, filmée par la caméra tournoyante de Corsini, histoire de donner de l'épaisseur à cette scène merdique, on touche vraiment le fond... Ca fait pitié. Je connais peu de films de ce genre qui se terminent de manière aussi grotesque, avec le narrateur qui nous fait part de son analyse psycho-sociale ridicule... <br /> <br /> <br /> <br /> Bref, c'est d'une lourdeur... <br /> <br /> Dommage, car les acteurs font leur possible, surtout Efira.
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