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Shangols
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16 avril 2019

Klute (1971) de Alan J. Pakula

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C'est Klute Mr Mortez. Parution prochaine de cette œuvre du début des seventies dans la collection Criterion et l'offrande faite au un peu terne Pakula de faire sa grande entrée dans les colonnes de Shangols (se dont il se félicite, franchement). Flûte, se dit Klute (après j'arrête) quand il apprend la disparition de l'un des hommes forts de sa compagnie. Le FBI enquête pendant six mois mais fait chou gras. Du coup Klute reprend l'affaire en contactant une jeune femme, une call-girl, qui aurait entretenu une mystérieuse pour ne pas dire perverse liaison avec cet homme pourtant si sage au demeurant – et toujours manquant. Klute, c'est les grands yeux de chien battu de Donald Sutherland qui, même lorsqu'il jouit (et il jouit rarement) donne l'impression de pleurer. La call-girl c'est Jane Fonda, coiffure de Playmobil sur la tête (les seventies ou l'ère de la déchéance capillaire), dans un rôle étrangement sobre et ce malgré qu'elle en a (des jupes courtes, notamment). Sutherland tourne autour de la Jane, qui ne lâche pas grand-chose, pour ne pas dire rien sur sa connivence avec cet homme disparu et l'enquête se traîne un peu comme un chien dont on aurait brisé les deux pattes arrière. Petit tour dans le monde interlope fréquenté (surtout par le passé) par Jane, petit jeu du chat et de la souris entre nos deux taiseux qui finissent par faire la bête à deux dos dans une atmosphère un rien sinistre (Donald lutte, puis craque, et Jane de lui péter dans les doigts (moi les hommes, je n'ai qu'à claquer des doigts pour me les faire) avant de revenir auprès de ce chêne... ou pas)... On se demande bien pendant une heure qui en dure trois où tout cela nous mène... Ah, histoire de femmes battues (la collection Criterion toujours sur la brèche), quand est-ce que l'on va balancer le porc... Le porc, on nous le donne bien trois-quarts d'heures (qui en durent six) avant la fin et on s'attend forcément à un final en forme de règlement de compte entre le porc, l'ex call-girl et un Donald toujours aussi peu jouasse.

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Alors bon, même avant rénovation, l'image n'est point trop dégueulasse, les cadres propres (le monteur, par exemple, doit être suisse, le gars), les acteurs honnêtes (Jane (qu'on s'attend toujours à voir sauter dans tous les sens sur de la musique disco) est assez sobre dans l’ensemble et sait défaire avec art une fermeture éclair dorsale - ce qui n'est pas donné à tout le monde), Donald, droit dans ses bottes en marbre, fait le boulot de façon funéraire et pro) mais c'est vrai qu'on est pas franchement devant le thriller le plus trépidant du monde... Le monde des prostiputes est montré par le petit bout de la lorgnette (les drogués, les bars de Mme Claude guère reluisants - et peu bandants a priori) et le monde des salauds (enfoirés de mecs friqués qui peuvent tout se permettre) est évoquée de façon terriblement caricatural (le salaud dans son bureau, mouais). A la limite, on peut s'accrocher à cette drôle d'idylle entre Donald et Daisy-Jane qu'au départ tout sépare ; ils bâtissent, chacun avec leurs blessures (Jane et son passé, son taff, ses fantasmes d'actrice ratée, Donald et ses croquettes qui ne passent pas), une relation un peu bancale qui est assez « originale » en son genre (on ne peut pas dire que je n'essaie pas d'être positif) ; malheureusement, la Jane, retombe facilement dans ses travers et l'on a un peu du mal à suivre ses multiples revirements et rechutes psy (je t'aime, je t'aime plus, une fois c'est drôle, douze fois, ça rappelle trop des relations personnelles pathétiques - je dis rien). Bref un peu pépère, l’affaire mais on ne dira pas pour autant à Klute de dire chut (je craque) et de disparaître dans sa sombre décennie : on peut apprécier la description de l'ambiance d'une époque et de liens entre deux être un peu paumés et assez bien dessinés. Après, on ne reprendra jamais dans la foulée du Klute, forcément.

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