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15 avril 2019

Les Perles de la Couronne (1937) de Sacha Guitry & Christian-Jaque

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Je ne suis pas un fan de Sacha Guitry, c'est vrai, et j'avais tout à perdre à la vision de cette pantalonnade historique convoquant tous les acteurs français de l'époque – eh ben, surprise, j’ai rien gagné… Outre Guitry pompeux dans le rôle d'un mauvais Alain Decaux avant la lettre, jugez du peu au niveau du casting (et je m'en tiens à l'essentiel) ; Renée Saint-Cyr en Madeleine de la Tour d'Auvergne qui, à peine apparue, meurt ; Arletty, en reine d'Abyssinie black (absolument ridicule soit dit en passant) ; Raimu en vieux dragueur marseillais à côté de la plaque (à prendre au sens où vous le souhaitez) ; ce grand fou de Jean-Louis Barrault à qui on a confié le rôle de Bonaparte jeune mais qui ne s'est pas résolu pour autant à aller chez le coiffeur – et interprète la chose en grand chien fou qu’il est ; Dalio, Claude Dauphin, la pétillante Jacqueline Delubac qui tente tant bien que mal de résister au discours lénifiant de Guitry et même Pauline Carton... Tout ce petit monde au service d'une grande, ABSOLUment MERVEIlleuse, pour ne pas dire EXTRAORDinaire histoire : celle de sept perles en forme de poire dont quatre ornent la couronne d'Angleterre. On se fout des perles, mais bien sûr tout cela s'annonce diablement rocambolesque - imaginez, l’histoire de sept perles à travers les siècles, à travers les frontières ! Hein ? Bon.

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On était d'humeur à changer un peu de crémerie et à tenter de renouer avec son bon vieux cinéma français souvent poussiéreux des années 30. Poussière, malheureusement ici, il n'y a que trop... Malgré toute l'ardeur du gars Sacha à nous livrer une œuvre historique brassant des siècles d'Histoire franco-anglaise, malgré le zèle mis à répéter à l'envi les rebondissements (la perle se donne par amour, se perd au jeu, se donne par amour, se perd à cause de dettes - ah oui, c'est quand même diablement répétitif le bazar), malgré cette distribution digne d'un parterre d’un soirée de remise de César anachronique, malgré la volonté ambitieuse de narrer une histoire en mêlant français, italien et anglais (ambitieux mais lassant - on a déjà dit répétitif), malgré malgré, on s'ennuie bougrement. Sacha se met en scène (François 1er, Barras, Napoléon III + le narrateur - il se sert, hein) et semble finalement n'en avoir que pour sa gueule (qu'il ouvre souvent... trop souvent... on se met d’ailleurs souvent à rêver d'une coupure inopinée du son). Les scènes, pardon les sketches s'enchainent dans des décors plus plats et plus moches les uns que les autres, la caméra, paresseuse, filme à plat des acteurs qui hurlent comme dans un mauvais théâtre amateur dès qu'ils sont en costume, et le montage, quand il se fait hystérique (on peut torcher deux siècles en dix saynètes et cinq minutes) saoule. Guitry veut faire de l'HHHHistorique, du SPECTAculaire, du DIVVVVERtissement et enfile (attention) les anecdotes et les faits divers avec un sérieux confondant (les dialogues, parfois en alexandrin, fusent, certes, mais laissent l'humour et le piquant au vestiaire). Pas mon trip, once again, le Guitry - mais je n'abdique point.

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