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27 mars 2019

Rafale de Neige (Kazabana) (1959) de Keisuke Kinoshita

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On reprend le fil de ses amours nippones avec ce petit film de derrière les fagots de l'ami Kinoshita. Oui, voilà une œuvre qui sent la cambrousse et le mélo... Un double suicide (en partie raté), une guerre meurtrière, de la pendaison, de l'accident mortel... Ça sent le bon vieux drame familiale et on y est en effet en plein. Mais reprenons depuis le début. Kinoshita ouvre son film (scène qui sera repris quasiment en toute fin) sur un garçon qui s'enfuit, en direction d'une rivière, un éventail à la main. Pas forcément banal. On remonte alors le fil avec un flash-back récent enchainé avec un flash-back datant de dix-neuf ans en arrière. On sert les accoudoirs de son fauteuil et on s'accroche. On suit alors, en particulier, les mésaventures d'Haruko (Keiko Kishi) et de son fils à travers plusieurs décennies. Pour faire simple, le compagnon d'icelle (issu d'une riche famille) a voulu se suicider avec elle (on se doute que les parents était contre un mariage avec une fille désargentée). Il a voulu et y est parvenu, le bougre, mais elle fut sauvée, elle, de la noyade. Tragédie dans la famille riche et surtout (!!!) ombrage sur leur nom... Haruko est enceinte et elle est accueillie pas vraiment à bras ouverts chez ces riches personnes coincées de la baguette. Le mélo, vous vous en doutez, ne s'arrête pas là : le fils d'Haruko grandit avec l'une des filles de cette riche famille. Le couillon en tombe forcément amoureux alors que la pucelle est promise à un mariage avec une famille de renom... Pour enfin redorer le blason. Ça sent la déception.

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C'est un peu compliqué à décrire mais le film, tout comme l'eau coulant dans cette fameuse rivière, est limpide et ce malgré les multiples allers et retour entre présent narratifs et flash-backs. On est baba devant ces couleurs marronnées des films japonais de cette époque qui donne l'impression que toute l'année, à la campagne, c’était en automne. Des couleurs un brin délavées mais qui donnent une belle patine à cette histoire d'amour entre jeunots, une histoire d'amour qui ne peut définitivement pas dire son nom. Le fils d'Haruko, Suteo, semble un peu pataud, fait même assez pâle figure par rapport à cette fille "de riche", sage certes, mais un peu plus vivante, un peu plus vivace. Nos deux jeunes gens passent leur temps ensemble mais on sent bien que d'un côté il y a de l'amour (pour le mâle - en point) et de l'autre de la simple affection (pour la donzelle, sans zèle). De bien belles images en extérieur pour nos deux jeunes gens qui tranchent avec les scènes d'intérieur où la colère et la rancœur se fait entendre plus souvent qu'à son tour. La "grand-mère familias" des riches règne en tyran sur ce qui reste de sa famille ; tout le monde file doux devant cette ogre aussi bougonne que son mari mort lors d'une de ses crises de colère, le con. On s'attache alors, de façon champêtre, au sourire mutin de la jeune fille, au teint pâle et au sourire contrit du jeune homme qui aura peut-être un jour sa chance... Un soir où la lune se fait croissant (et ce n'est pas encore l'heure de l'apéro, je tenais à le préciser), elle vient le tirer de son futon pour une marche nocturne. Le temps des confidences, d'un baiser peut-être… avant un réveil qui s'annonce chez notre mâle un peu saumâtre... Le destin d'un gamin marqué par un drame (le suicide d'un père qu'il n'a pas connu mais dont il porte le poids), drame qui ne pourra finir que lorsqu'il parviendra à rompre tout lien avec cette famille "d'accueil". Jolis couleurs pastels pour un mélo subtilement narré et délicatement troussé.

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