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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
6 août 2019

Triple Frontière (Triple Frontier) (2019) de J.C. Chandor

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Eh oui, tout arrive, une faiblesse, moi aussi je me laisse aller à regarder des films qui s'annoncent très cons sur le papier (ou avec des gros sabots pour faire le lien avec le texte précédent de mon confrère, ohohoh), tout juste titillé par ce réalisateur sur lequel j'avais entendu ici (Shangols) ou là (dans les commentaires) quelques louanges. Le synopsis tient sur un Tampax : cinq ex militaires sans trop de sous décident de flinguer un narcotrafiquant et de lui piquer sa thune... Super. Vous pouvez déjà zapper les quarante-cinq première minutes qui ne font que délayer le synopsis : tu veux faire ce coup, ouais, si machin il vient. Bon je vais demander à machin. Machin tu viens ? Ben Aflleck : non. Allez, fais pas ta pute, viens ! Ok je viens mais c'est vraiment parce que tu insistes et que j'ai lu déjà le synopsis. Bref, on arrive, se dit-on, au gros morceau : le casse. Popopoh, rarement vu un truc aussi couillon : il y a trois gardes, ils les dézinguent en deux deux et ce con de narcotrafiquant super bien caché, sort de sa cachette uniquement pour se faire plomber. La thune, cachée dans les murs (!), coule à flots et cela monte un peu à la tête de certains... Trente minutes bien nazes, toutes lisses. Les quarante-cinq dernières minutes sont tout autant dispensables mais vont, attention les yeux, ménager, enfin !, trois surprises (jusque-là, tout s'était tellement bien déroulé qu'on avait franchement l'impression de se faire prendre pour un con : un film d'action sans aucun contre-temps, un truc fluide sans consistance)... Enfin, trois surprises... disons que les fans d'hélicoptère et de mule y trouveront leur compte... Et les fans de Rohmer, aussi, puisqu'on pourra finalement considérer la chose comme un véritable conte, tentant à démontrer le principe que l'argent ne fait pas le bonheur, non, ou que trop d'argent tue l'argent... Voilà voilà voilà... En quoi Chandor, sur ce script totalement débile, parvient à mettre sa patte ? Je ne saurais dire personnellement... Les cinq acteurs, monolithiques, récitent leur texte avec une application d'enfants de chœur non violés (on se rend compte, dernièrement, que ce n'est pas si courant) et dégainent avec autant de conscience qu'un zèbre. Ah oui, merde, j'ai tiré, du coup il est mort le gars, non ? Bon, pas grave... Un film Netflix, confié à un cinéaste soi-disant avec du style… et au final un truc aussi creux que les murs de la maison. Une connerie sans frontière.   (Shang - 14/03/19)

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Arfff quel dommage que mon gars Shang ait regardé comme premier Chandor ce film-là. Je l'implore donc de ne pas se laisser abuser, de voir les trois autres films, tous intéressants, chroniqués ici, et d'oublier cette parenthèse improbable. Parce qu'on est bien d'accord que Triple Frontière est pas loin d'être sans intérêt, et qu'on dirait qu'il est réalisé par un tâcheron sans envergure, adepte du cinéma bourrin des années 80. La seule qualité que je lui reconnais, c'est qu'on regarde ça gentiment, sans déplaisir, en passant l'aspirateur par exemple. Bien aimé, contrairement au Shang, le fait que le plan se déroule d'abord sans aucune anicroche, dépassant même les attentes de l'équipe : voilà qui change des sempiternelles péripéties à rallonge des films de casse. Ici, nos gars sont tellement surentraînés que tout roule, les voilà en possession de millions de dollars sans avoir pratiquement levé le petit doigt. Ce qui intéresse Chandor là-dedans, puisqu'il faut bien que quelque chose l'ait intéressé, c'est l'après, les catastrophes qui s'abattent sur nos héros, dispersant leur fric par paquets avant qu'ils se retrouvent sans rien, mais leur camaraderie inentamée. Une sorte de film d'hommes entre eux, quoi, revival un peu malaisé d'une certaine mentalité masculine devenue un peu ringarde en ces temps de MeToo. En tout cas, on s'afflige devant le jeu d'acteurs effectivement primaire (Oscar Isaac, pourtant, d'habitude intense), devant ces caractères incompréhensibles (les mecs sont des crétins finis, mais rivalisent de ruse), et devant ces événements à peine digne d'un Rambo 12. Il y a quelque chose du vieux Eastwood dans cette mise en scène transparente (genre La Sanction, ô funeste souvenir), entièrement concernée par l'utilité et la trame. J'ai cherché en vain là-dedans les lectures possibles, habituelles dans le cinéma tout en symboles de Chandor ; je crois, définitivement qu'il n'y en a pas. On se demande donc ce qui a pris Chandor, après le subtil All is Lost, d'être tombé dans ce film de guerre bas du front.   (Gols - 06/08/19)

oscar-isaac

Commentaires
C
Chandor, Affleck, Netflix : il y avait en effet tout pour plaire, hé hé hé... boycotté depuis le film le plus inoffensif sur la finance.
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