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11 mars 2019

LIVRE : Nous aurons été vivants de Laurence Tardieu - 2019

9782234084988-001-TLe temps des vacances (je dois reconnaître que c'est redondant chez moi), on aime à se laisser aller à l'un de ces petits romans tout juste sortis du four où il est question ben d'enfants, de maris, de tromperies, de la vie quoi… et si on lit la chose le sourcil levé, un rien dubitatif, on oublie la chose aussi vite, dès le livre refermé. Heureusement qu'il existe des résumés, sinon je serais bien en peine de me souvenir de la teneur du bazar. Une femme, donc, un jour, croit croiser (elle n'en est même pas sûre putain alors qu'Afflelou vend la deuxième paire de lunettes pour rien) sa fille : tragédie (ah !), oui tragédie, car cette dernière est partie il y a voilà sept ans et depuis, rien, nada, le vide, un peu comme dans la tête de Dupont-Aignan. Mais POURQUOI, crie-t-on à l'unisson avec la narratrice, pourquoi quoi !!! On va démêler l'écheveau, tranquille, entre nous, en parlant d'abord des proches de la narratrice, de leur petite vie un peu merdique aussi et puis ensuite, on va aligner trente-deux flash-backs (j'exagère, sûrement) sur la vie de cette femme normale, qui eut des enfants, normaux, et puis pssschit... La fuite, la dépression, le trou d’air, le manque d'inspiration (elle est peintre ou cordonnière, mon souvenir est flou, emmêlé), pourquoi bon sang la vie est si cruelle et torve ! Heureusement que sa meilleure copine se fait plaquer par son mari (avec une femme de vingt ans de moins, bon) et qu'elles peuvent comparer leur malheur… sinon, franchement, qu'est-ce qui nous resterait ? Les lendemains toujours plus chauds ? Le Brexit toujours reporté ? On aurait que dalle, plus qu'à voter Macron comme des cons et ça vous savez très bien que c'est pire que tout (le soleil m'a un peu tapé sur le haut du crâne, je m'en excuse).

Alors oui, c'est vrai que la vie et ses misères, c'est honteusement banal ; c'est vrai (on mêle la petite et la grande histoire lors des trente-deux flash-backs ci-dessus cités) que si le mur du Berlin, enfin sa chute, nous a donné la banane (ah putain, un Traban, ça roule vraiment !), les attentats, en général, moins. C'est vrai que se faire plaquer comme ça, sans un mot, bordel pas ça, c'est pas difficile pourtant, tu pourrais parler et arrêter de faire la gueule parce que j'ai abusé de la caïpirinha à Madagascar (un euro, un euro la caïpi, le prix d'un poireau à Mayotte !), donc c'est vrai que c’est dur à encaisser – ça fout en l’air même ; et puis un jour, les nuages se dissipent et puis, oui, l’éclaircie. Ce livre, que j'ai lu et ce bien que rien ne me revienne à l'instant, s'adresse avant tout aux femmes en détresse de la vie, aux hommes aussi, non alcooliques je dirais cela sans vouloir forcément créer une distance entre eux et moi, à tous ceux blessés un jour mais qui gardent quand même un bon souvenir de ces instants passés où on était tous unis, sur une plage pour choper le cancer de la peau, ou devant la télé pour choper celui du cerveau. Un livre digne, qui clame haut et fort le droit au bonheur, et au malheur, aussi, un livre qui plaira à beaucoup, aux écorchés légers en particulier et à ceux qui ne sont pas trop regardant au niveau du style. Un succès sans doute.

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