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16 décembre 2018

Les Forbans du Désert (Ambush at Tomahawk Gap) de Fred F. Sears - 1953

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Il en va de certains westerns comme du travail à la chaîne, et on te sortait parfois des films pré-formatés des usines, histoire d'alimenter sûrement la soif d'aventures d'un public facile. Il en va malheureusement ainsi de Ambush at Tomahawk Gap, qui semble répondre à tous les points exigés par le genre, et n'arrive à en doper aucun. Fade mais pas déplaisant, pas très bien foutu mais pas honteux pour autant, joué par des seconds couteaux qui font le job, aussi passionnant qu'un jour de vent mais plus passionnant qu'un jour de pluie (mouais), voilà le genre de truc qui s'avale à l'heure de l'apéro avant de passer au grand film. Il y a bien ça et là quelques jolies idées, à peu près toutes condensées dans ce beau décor de ville-fantôme où échouent quatre hors-la-loi patibulaires. Ils sont à la recherche du magot enterré par leur complice jadis, et dont ils ont rêvé durant les années de pénitencier qu'ils viennent de purger. Rien ne va se passer vraiment comme prévu : non seulement le magot a disparu, les obligeant à mettre la ville sens dessus dessous à sa recherche, mais en plus les problèmes s'accumulent. Ils sont cernés par les Indiens, harcelés par la justice et même en proie aux dissensions internes. Qui plus est, la jeune Navajo de service tire une balle dans le bras de l'un d'eux, c'est pas tous les jours dimanche. Le petit groupe va tranquillement se voir en grande partie décimé sous les feux de l'adversité, et le dernier plan, amer comme un bon vieux Huston, viendra clore ce film court mais intense.

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On pourrait s'en satisfaire, mais hélas tout est fadasse là-dedans. A part le protagoniste principal, joué par John Hodiak, assez subtil, les autres sont dessinés d'un trait et n'évoluent pas du tout au cours du film. Toutes les scènes qui pourraient être un peu glamour et amusantes sont gâchées par une mise en scène sans invention, qui ne se donne même pas la peine de faire du spectacle. Quant au scénario, il est plein d'aberrations et d'invraisemblances, qui empêche d'adhérer à cette trame pourtant intéressante a priori : son abstraction et sa simplicité auraient pu donner un beau film à la limite de la métaphysique, mais Sears n'entrevoit rien de la chose. Restent de belles et brutales attaques d'Indiens, filmées dans la longueur, et une scène pour le coup presque onirique : une tempête de vent qui s'abat sur cette ville déserte et sur laquelle butent les personnages, symbole de leur empêchement et de la fatalité qui va leur tomber sur le coin du blaze. A part ça, c'est morne plaine au Far-West.

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