La Patrouille de Montagne (Gornyj patrul /Lernayin parek) (1964) de Artavazd Pelechian
Comme l'ami Gols, plus souvent qu'à son tour, ne rate pas une occasion de me chambrer (Quoi, tu n'as pas encore vu un film de Pelechian !!!), je sors de mes sabots LE Pelechian que lui-même n'a jamais vu, son film d'études (oui, en ce moment, je fouille les archives...). Cette Patrouille des Montagne est un doc à la gloire non pas de nos branleurs de cheminots (un peu d'humour en cette fin d'année... Et puis je peux me permettre, c'est pas comme s'il y avait des trains à Mayotte) mais à la gloire de ces Russes qui assurent la sécurité des chemins de fer : un éboulement sur la voie, nos hommes agissent, qu'il vente, pleuve ou fasse gris. Nos hommes, encordés autour des câbles de la ligne de chemin de fer ou en montagne, sont à pied d'œuvre pour que petite loco puisse suivre tranquillement son chemin. Ces hommes, que dis-je, ces surhommes sont capables de retenir une pierre de 15 tonnes avant le passage d'un train, de dynamiter des pans de montagne entier, de ramasser du gros caillou sur la voie à la main. Pelechian filme au plus près nos hommes et cette nature si menaçante (les orages démentiels sont dignes de ceux en terre mahoraise, on imagine juste le froid en plus), pimentant son doc d'une jolie maquette (l'éboulement) ou de gros plans pointus sur des rochers énormes sur le point de céder (suspens... mais nos hommes veillent). Des travailleurs qui se lèvent tôt, voire qui se lèvent la nuit, pour que tout un chacun puisse suivre son petit bonhomme de train. Neuf minutes ramassées, condensées, efficaces, avec un montage au taquet, quasiment aucuns mots superflus et ces plans larges sur dame Nature qui donnent de l'air au documentaire. On ne peut plus me chambrer, dorénavant, j'ai vu la matrice de Pelechian - dont acte.